Les dermatoses fébriles, bien qu’atteignant principalement la petite enfance, concerne également les adultes. Motif très fréquent des consultations à caractère dermatologique, ces dermatoses sont essentiellement des primo-infections d’origine infectieuse à composante contagieuse, voire épidémique. Dans le système de soins français, le médecin généraliste est le médecin de 1er recours. La difficulté majeure pour le praticien est de discerner parmi le flot des consultations dermatoses fébriles les cas présentant des signes de gravité. Il faut d’une part éviter la multiplication des examens complémentaires anxiogènes pour le patient et inutilement coûteux pour le système de soins, et d’autre part prévenir les retards diagnostiques avec leurs conséquences en termes de prise en charge pour l'individu et pour la collectivité. La démarche diagnostique repose sur l’âge, la chronologie de l’éruption, les éventuels signes associés, la biologie (pas toujours nécessaire) et surtout sur l’aspect clinique des lésions. Les dermatoses peuvent être classées en 5 principaux types d’éruption permettant de guider la démarche diagnostique : 1. Les éruptions morbiliformes pouvant être représentées par la rougeole posent actuellement un problème de santé publique de par la recrudescence des cas recensés suite à une couverture vaccinale insuffisante ; un plan national français mis en place en 2005 fixe un objectif de couverture vaccinale de 95% à l’âge de 2 ans et une incidence annuelle inférieure à 0,1 cas / 100 000 habitants. La confirmation biologique trouve ici sa place ainsi que l’évocation de diagnostics différentiels : MNI, 5ème maladie, arboviroses, toxidermies. 2. Les éruptions roséoliformes pouvant être représentées par la rubéole dont la prévention et le diagnostic sont primordiaux chez la femme enceinte de par le risque fœtal ; la biologie joue dans ce cas un rôle essentiel. 3. Les éruptions scarlatiniformes pouvant être représentées par la scarlatine avec des complications rares mais pouvant être graves ; le diagnostic différentiel avec la maladie de Kawasaki doit être éliminé. 4. Les éruptions vésiculeuses pouvant être représentées par la varicelle qui peut présenter chez l’adulte de graves complications parfois mortelles. Maladie infectieuse très contagieuse, son incidence en France est de 600 000 à 700 000 cas par an ; le diagnostic différentiel de zona doit être posé. 5. Les éruptions purpuriques pouvant être représentées par le purpura fulminans méningococcique, infection pouvant prendre une forme septicémique extrêmement grave engageant le pronostic vital ; son incidence est de 1/100 000 habitants/an en France, soit 900 cas annuels avec une létalité de 11% et un taux de séquelles graves de 5%. Les diagnostics différentiels de syndrome malin de maladie éruptive et de septicémie doivent être posés. La formation repose sur une riche iconographie engageant la démarche diagnostique clinique enclenchant la prescription éventuelle d’examens complémentaires permettant d’aboutir au diagnostic et sur des cas cliniques traités en sous-groupes suivis d’exposés argumentés de l'expert élaborés selon les dernières recommandations professionnelles en reprenant les échanges de pratiques des participants. Ses objectifs généraux visent à permettre au participant de : - classer une dermatose fébrile dans l’un des 5 grands types d’éruption dermatologique - entamer la démarche diagnostique d’après l’aspect clinique des dermatoses - prescrire les examens complémentaires permettant de faire aboutir cette démarche - envisager les diagnostics différentiels les plus probables - décider de prendre en charge la patient ou l’adresser au spécialiste ou à l’hôpital Cette action de DPC doit permettre aux participants d'évaluer et d'éventuellement modifier leur pratique dans la prise en charge des dermatoses fébriles en utilisant les dernières recommandations professionnelles. Elle est réalisée sous forme de programme intégré mixte incorporant successivement :

Un audit de pratique clinique non présentiel basé sur l’analyse rétrospective des 5 derniers dossiers-patients venus consulter pour une dermatose fébrile, au moyen d’une grille de recueil de données de 5 indicateurs

Une réunion présentielle en groupe représentant la phase cognitive : Objectifs de la formation : - Mener la démarche diagnostique d’une éruption morbiliforme - Mener la démarche diagnostique d’une éruption roséoliforme - Mener la démarche diagnostique d’une éruption scarlatiniforme - Mener la démarche diagnostique d’une éruption vésiculeuse - Mener la démarche diagnostique d’une éruption purpurique La méthode pédagogique de cette phase cognitive repose essentiellement sur une riche iconographie engageant la démarche diagnostique clinique et est réalisée sous forme de cas cliniques interactifs suivi d’exposés avec fiches pratiques de synthèse délivrées par l’expert. Les indicateurs de la grille d’analyse de pratique sont « critiqués » par le groupe et explicités par l’expert un par un pendant cette phase.

Un nouvel audit de pratique clinique non présentiel à distance, réalisé après la journée de formation, mesurant l’éventuelle modification de pratique ; il est basé sur l’analyse des 5 premiers dossiers-patients venus consulter après la formation pour une dermatose fébrile, toujours au moyen de la même grille de recueil de données

L’analyse de cette seconde grille est confrontée à celle de la première et aux actions d'amélioration proposées par l'association avant la phase cognitive pour mesurer l’atteinte des objectifs de modification de pratique ; le résultat est communiqué au participant avec les voies d’amélioration encore réalisables.