Première cause mondiale de « mortalité évitable », le tabac est responsable de plus de 5 millions de décès/an (plus que tuberculose, VIH/Sida et malaria combinés). La moitié des fumeurs, soit environ 650 millions de personnes, mourront éventuellement de leur tabagisme et plus d’un milliard de personnes pourraient en être victimes au cours de ce siècle. La consommation de tabac est un facteur de risque pour six des huit causes majeures de mortalité dans le monde occasionnant également d’importants préjudices économiques. La consommation de tabac en France tue prématurément 78 000 personnes par an, représentant plus de 200 décès par jour. Le plan Cancer 2014-2019 pour lutter contre le tabagisme en France (PNRT) a présenté des mesures articulées autour de trois axes d'intervention prioritaires : protéger les jeunes, aider les fumeurs à arrêter et agir sur l'économie du tabac. La loi du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé porte un volet important sur la réduction du risque du tabac. En matière de données épidémiologiques, l’année 2016 a vu la publication des résultats du volet français de l’enquête scolaire European School Survey Project on Alcohol and other Drugs (ESPAD) 2015, mettant en avant que les jeunes Français de 16 ans restent parmi les plus consommateurs de tabac en Europe. L’analyse de l’activité de janvier à novembre 2016 d’une centaine de consultations de tabacologie qui disposent du dossier informatisé de tabacologie a mis en lumière les points suivants : - le nombre moyen de nouveaux patients par mois dans ces consultations est de 14,4, en augmentation encore une fois par rapport à l’année précédente (13,6 en 201

5-. - pour ces nouveaux patients, l’initiative de la consultation revient à un professionnel de santé dans 59 % des cas et au fumeur lui-même dans 36 % des cas, exactement comme en 2015 (pour les 5 % restants, il s’agit d’une demande de l’entourage du fumeur). Si l’objectif de réduction de la consommation de tabac apparaît a priori simple à énoncer, l’action à mener est complexe et nécessite une volonté sans faille et structurée pour être menée à bien. Elle vise en effet à modifier des comportements collectivement jugés comme préjudiciables, mais individuellement considérés comme un risque acceptable, la nicotine présentant la caractéristique d’installer rapidement une addiction durable. L’addiction est une maladie et doit être perçue comme telle. Les alternatives au sevrage, qui ne doit plus être l’unique réponse thérapeutique, nécessitent également d’être plus proposées. La mobilisation de toutes les composantes de la médecine ambulatoire est indispensable pour renforcer l’efficacité des politiques de prévention et de repérage. Ce programme de DPC doit permettre à tout médecin libéral rencontrant un patient tabagique dans sa consultation de trouver sa place, aussi minime soit-elle, dans le repérage, la sensibilisation, la prise en charge ou le suivi multidisciplinaires de cette addiction. Il est réalisé sous forme de programme intégré non présentiel incorporant successivement :

Un audit de pratique clinique non présentiel basé sur l’analyse rétrospective des 5 derniers dossiers-patients concernés par une addiction au tabac, au moyen d’une grille de recueil de données de 5 indicateurs.

Une phase cognitive de formation non présentielle, s’appuyant sur des diaporamas et des documents de référence expédiés par l’intermédiaire d’une plateforme d’envoi de gros fichiers. Objectifs de la formation : - Utiliser un test d'évaluation de la dépendance à l'addiction tabagique - Proposer au patient un test rapide d'autoévaluation de l’addiction tabagique - Élaborer avec le patient un objectif à atteindre - Proposer au patient une Réduction des Risques et des Dommages de l'addiction tabagique - Identifier les symptômes du syndrome de sevrage tabagique - Orienter le patient addicte vers une équipe multidisciplinaire et/ou une structure d'aide au sevrage tabagique

Un nouvel audit de pratique clinique non présentiel à distance, réalisé après la formation, mesurant l’éventuelle modification de pratique ; il est basé sur l’analyse des 5 premiers dossiers-patients après la formation concernés par une addiction au tabac, toujours au moyen de la même grille de recueil de données

L’analyse de cette seconde grille est confrontée à celle de la première et aux actions d'amélioration proposées par l'association avant la phase cognitive pour mesurer l’atteinte des objectifs de modification de pratique ; le résultat est communiqué au participant avec les voies d’amélioration encore réalisables.