Historiquement, l'hypnose est née il y a plus de 200 ans ; après un passage dans les salles de spectacle, ses potentialités dans le champ médical réveillèrent l'intérêt des scientifiques dès 1930. Milton H. Erickson, psychiatre américain, l'a modernisée et l'a rendue accessible à tous par des techniques protocolisées. En 2000, le 1er diplôme universitaire d'hypnose à la Pitié-Salpêtrière a initié la reconnaissance officielle par les milieux scientifiques français. Depuis, l’INSERM l’a reconnue dans plusieurs indications, les anesthésistes l’ont intégrée dans leur D.I.U. et la HAS l’a citée dans son référentiel accouchement 2017. La recherche se poursuit sur ses indications précises et sur des protocoles éprouvés pour une prise en charge optimale des patients. L'hypnose est particulièrement efficace dans les situations où la volonté et le contrôle rationnel n'opèrent pas, nécessitant un traitement indirect faisant appel à d'autres moyens de contrôle, les suggestions agissant sur le subconscient ou stimulant les ressources inconscientes. La douleur, symptôme affectant tous les patients à un moment ou à un autre de leur vie, est une cible privilégiée de l'hypnose reconnue par le rapport de l’I.N.S.E.R.M. La douleur, signal d'alerte révélateur d'une anomalie tendant à préserver l'intégrité du corps, rend le patient désarmé et fragile : sensation subjective et personnelle difficile à qualifier et à quantifier, elle est une expérience sensorielle ou émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle ou décrite dans ces termes. Par l'hypnose, le patient peut travailler sur les 3 dimensions de la douleur, initier des stratégies pour mieux la supporter, en saisir le message, parfois en faire abstraction et presque toujours améliorer sa qualité de vie au quotidien. Non iatrogène et économique, cette prise en charge par l'hypnose présente un intérêt manifeste en terme de santé publique ; elle permet une juste prescription des antalgiques en diminuant leur prescription, prévenant par là même leur iatrogénie médicamenteuse et augurant par conséquence une amélioration de la pertinence des soins. Les médecins généralistes sont bien entendu concernés au 1er rang, mais aussi presque toutes les spécialités : ORL, stomatologues, ophtalmologues, gynécologues, rhumatologues, etc.… sont concernés dans la prise en charge de nombreuses pathologies engendrant un syndrome douloureux. Cette action doit permettre aux participants d'évaluer et d'éventuellement modifier leur pratique dans l’indication de l'hypnose dans la prise en charge de la douleur de leurs patients afin de l’indiquer dans de plus larges indications et à meilleur escient. La pratique médicale consiste aussi bien à interroger le patient, qu'à l'examiner, lui prescrire des examens complémentaires, lui prescrire un traitement médicamenteux, lui prodiguer des conseils ou mesures hygiéno-diététiques, ou encore à l'orienter vers un confrère pratiquant une thérapie indiquée dans le cadre de la coordination des soins, essentielle dans la prise en charge de la douleur. Les audits de pratique porteront donc sur ce dernier aspect de la pratique médicale, l’audit clinique étant selon la HAS (mise en ligne du 25/06/201

8- une méthode d’évaluation et d’amélioration des pratiques » où au niveau de la traçabilité elle suggère notamment une « nouvelle procédure de prise en charge ». Les médecins pratiquant déjà l'hypnose ne sont donc pas une cible privilégiée de cette action. Cette action est réalisée sous forme de programme intégré mixte incorporant successivement :

Un audit de pratique clinique rétrospective non présentiel basé sur l’analyse rétrospective des 5 derniers dossiers-patients présentant une douleur pouvant bénéficier d’une thérapie par hypnose, au moyen d’une grille de recueil de données de 5 indicateurs. Cet audit, réalisé avant la journée de formation, permet d'évaluer les indications de l'hypnose habituellement posées par les participants en cas de patient présentant un syndrome douloureux.

Une réunion présentielle en groupe représentant la phase cognitive qui aborde les bases de l'hypnose et de ses techniques avec son apport dans la prise en charge de la douleur, devant permettre aux participants d’être capables de : - expliciter l'historique de l'hypnose et ses avancées scientifiques - indiquer l'hypnose pour faciliter des actes médicaux provoquant une sensation de douleur - indiquer l'hypnose pour minimiser la consommation d’antalgiques en cas de douleur - énumérer les étapes et les spécificités de la dynamique de la transe hypnotique - poser l'indication de l'apprentissage de l'auto-hypnose chez un patient douloureux chronique La méthode pédagogique de cette phase cognitive est essentiellement réalisée sous forme de cas cliniques interactifs suivi d’exposés avec fiches pratiques de synthèse délivrées par l’expert. Les indicateurs de la grille d’analyse de pratique sont « critiqués » par le groupe et explicités par l’expert un par un pendant cette phase.

Un nouvel audit de pratique clinique non présentiel à distance, réalisé après la journée de formation, mesurant l’éventuelle modification de pratique ; il est basé sur l’analyse des 5 premiers dossiers-patients présentant une douleur pouvant bénéficier d’une thérapie par hypnose, toujours au moyen de la même grille de recueil de données.

L’analyse de cette seconde grille est confrontée à celle de la première et aux actions d'amélioration proposées par l'association avant la phase cognitive pour mesurer l’atteinte des objectifs de modification de pratique ; le résultat est communiqué au participant avec les voies d’amélioration encore réalisables.