Les acouphènes touchent 10 à 15% de la population générale adulte en France. Cette prévalence augmente avec l’âge (4,3% des 17-30 ans ; 15,8% des 61-70 ans). Les jeunes sont également atteints selon un sondage réalisé pour l'association Journée nationale de l'audition (JNA), avec l'association France Acouphènes et la Fondation pour l'audition : 56 % des 15-17 ans et 49 % des 18-24 ans disent ressentir ou avoir déjà ressenti des acouphènes. Près de 3% de la population a déjà consulté pour ce motif. L'acouphène « résulte de la production d’un signal nerveux anormal à un quelconque niveau des voies auditives qui, après traitement par ces dernières, est interprété comme un bruit lorsqu’il atteint le cortex auditif » d'après le CNRS. Ce bruit peut passer inaperçu ou devenir très gênant, selon le fonctionnement du système neurovégétatif du patient et la charge émotionnelle qu'il délivre. Les généralistes et les ORL sont particulièrement confrontés à ces plaintes de patients, correspondant à la perception d'un son interne pouvant altérer significativement la qualité de vie. Dans 80 % des cas, les acouphènes sont associés à d’autres troubles de l'audition. Particulièrement invalidants, les acouphènes persistants représenteraient un cas sur quatre avec pour conséquences : sommeil perturbé, troubles de l’humeur, difficultés de concentration, irritabilité, dépression. Généralement bien tolérés, les acouphènes peuvent donc prendre chez certains patients un caractère intrusif invalidant qui nécessite une thérapeutique spécifiquement dédiée. On distingue deux types d’acouphènes : - les acouphènes objectifs qui sont rares (5% des cas) et correspondent au bruit d'un organe situé à l'intérieur du corps (vasculaire : HTA, pathologie carotidienne, fistule durale,… ; musculaire), audibles par une personne extérieure ; leur cause doit être recherchée, car un traitement est souvent possible - les acouphènes subjectifs qui sont majoritaires (95 % des cas) et sont souvent associés à une pathologie de l’appareil auditif (presbyacousie, traumatisme sonore, pathologie ORL, otospongiose, maladie de Ménière, atteinte du nerf auditif ou de l’oreille interne, origine iatrogénique,…), uniquement perçus par le patient ; ils touchent principalement les personnes de plus de 60 ans et ont pour origine essentielle un trouble au niveau de la cochlée Le praticien doit identifier les situations où l’acouphène n’est qu’un symptôme d’une pathologie sous-jacente, expliquer au patient le mécanisme de l’acouphène afin de favoriser l’accoutumance et éventuellement proposer un traitement adapté. Lorsque la cause n'est pas identifiée, la thérapie consiste à aider le patient à accepter la réaction que provoque l'acouphène par différents types d'appareillage associés à une prise en charge thérapeutique d'habituation du cerveau aux acouphènes. Les objectifs généraux de ce programme nous conduisent à aborder les chapitres suivants : • Physiopathologie de l’audition • L’examen clinique et les examens complémentaires à demander • L’apport de l’avis spécialisé • Les acouphènes subjectifs organiques et fonctionnels • Les acouphènes objectifs • Les principes thérapeutiques des acouphènes subjectifs OBJECTIFS : - Distinguer un acouphène objectif d’un acouphène subjectif - Repérer les acouphènes nécessitant l’avis du spécialiste ORL - Explorer un acouphène objectif pour en retrouver l’étiologie - Prescrire le bilan d’un acouphène unilatéral - Expliquer au patient le mécanisme physiopathologique d’un acouphène subjectif - Mettre en place le traitement initial symptomatique d’un acouphène subjectif Ce programme doit permettre aux participants d'évaluer et d'éventuellement modifier leur pratique dans la prise en charge des acouphènes, en leur donnant des clés de compréhension modernes de cette pathologie dont les thérapeutiques sont en pleine évolution. Programme intégré mixte de DPC incorporant :

Un audit de pratique clinique non présentiel basé sur l’analyse de 5 dossiers par l’intermédiaire d’une grille de recueil de données de 5 indicateurs

Une réunion présentielle en groupe représentant la phase cognitive de formation

Un nouvel audit de pratique clinique à distance non présentiel mesurant la modification des pratiques basé sur l’analyse de 5 dossiers par l’intermédiaire de la même grille de recueil de données après proposition d’actions d'amélioration par l'association d'après l'étude de la première grille.