La santé sexuelle définie en 1975 par l'OMS « est l'intégration des aspects somatiques, émotionnels, intellectuels et sociaux du bien-être sexuel en ce qu'ils peuvent enrichir et développer personnalité, communication et amour. Elle implique une approche positive de la sexualité humaine (pour) améliorer la vie et les relations personnelles et pas uniquement les conseils et les soins concernant la procréation ou les MST ». Les indicateurs de santé publique en matière de santé sexuelle (grossesses non désirées, IVG, IST, VIH, hépatites...) sont inadaptés pour appréhender cette « approche positive et respectueuse de la sexualité, expériences sexuelles agréables et sûres, sans contrainte, discrimination et violence (où) les droits sexuels des individus doivent être respectés et protégés ». Les dysfonctions sexuelles sont fréquentes, marqueurs parfois de certaines pathologies (exemple : maladie cardiovasculaire), déclencheurs pour d'autres (exemple : dépression) ou induites par une iatrogénie médicamenteuse (exemple : bétabloquants). Moins d'un Français sur vingt consulte un médecin lorsqu'il est confronté à des difficultés sexuelles. 5% des hommes confrontés à des problèmes d'érection en parlent à leur généraliste, 5% à un urologue et 90% à personne. 97% des hommes concernés par un déficit de libido et 99% des hommes en éjaculation précoce ne consultent pas. Le chemin qui conduit à aborder la sexualité en consultation médicale est bordé d'obstacles, chacun, soignant et patient, y apportant ses représentations. Les patients aimeraient aborder ce sujet délicat avec leur médecin mais craignent d'être mal compris ou même jugés. Le médecin quant à lui n'est pas à l'aise car cette dimension de la prise en charge médicale ne lui a jamais été enseignée. Un des axes de la stratégie nationale de santé sexuelle 2017-2030 est de « revoir la formation des professionnels de santé dans une approche globale de la santé sexuelle », cadrant ainsi cette action qui propose une approche globale de la sexualité masculine avec une méthodologie pour en aborder les dysfonctions en consultation, inconcevable dans l'improvisation (hors développement des aspects infectieux). La prise en charge médicale de la sexualité constitue une opportunité pour améliorer la relation médecin/patient, permettant de plus de conforter le médecin dans son rôle d'acteur central de santé publique. Cette action doit permettre aux participants d'évaluer et d'éventuellement modifier leur pratique dans la prise en charge des dysfonctions sexuelles masculines en s’axant sur les objectifs généraux suivants : - remettre à niveau leurs connaissances anatomo-physiopathologiques de l'appareil sexuel masculin - évaluer la dysfonction sexuelle masculine en réalisant un bilan clinique et paraclinique - concevoir une consultation en sexologie en intégrant les différentes approches sexologiques - repérer les dysfonctions sexuelles masculines secondaires à une comorbidité ou à une iatrogénie médicamenteuse - prescrire dans les bonnes indications une thérapie médicamenteuse en cas de dysfonction sexuelle masculine. Elle est réalisée sous forme de programme intégré mixte incorporant successivement :

Un audit de pratique clinique rétrospective non présentiel basé sur l’analyse rétrospective des 5 derniers dossiers-patients présentant une dysfonction sexuelle masculine, au moyen d’une grille de recueil de données de 5 indicateurs. Cet audit, réalisé avant la journée de formation, permet d'évaluer la prise en charge des dysfonctions sexuelles masculines par les participants.

Une réunion présentielle en groupe représentant la phase cognitive devant permettre aux participants d’être capables de (objectifs spécifiques) : - Prescrire le bilan paraclinique d'une dysfonction sexuelle masculine - Décrire les différentes approches de la sexologie - Evaluer une dysfonction sexuelle masculine - Répertorier les difficultés du médecin pour réaliser une consultation en sexologie - Poser une indication de thérapie médicamenteuse en cas de dysfonction sexuelle masculine - Citer les pathologies et les médicaments le plus souvent impliqués dans les dysfonctions sexuelles masculines La méthode pédagogique de cette phase cognitive est essentiellement réalisée sous forme de cas cliniques interactifs suivi d’exposés avec fiches pratiques de synthèse délivrées par l’expert. Les indicateurs de la grille d’analyse de pratique sont « critiqués » par le groupe et explicités par l’expert un par un pendant cette phase.

Un nouvel audit de pratique clinique non présentiel à distance, réalisé après la journée de formation, mesurant l’éventuelle modification de pratique ; il est basé sur l’analyse des 5 premiers dossiers-patients présentant une dysfonction sexuelle masculine, toujours au moyen de la même grille de recueil de données.

L’analyse de cette seconde grille est confrontée à celle de la première et aux actions d'amélioration proposées par l'association avant la phase cognitive pour mesurer l’atteinte des objectifs de modification de pratique ; le résultat est communiqué au participant avec les voies d’amélioration encore réalisables.