Contexte L'accident vasculaire cérébral, un problème de santé publique encore mésestimé. En matière de santé publique, l'impact de l'accident vasculaire cérébral est très important et encore trop mésestimé. En France, 400 000 patients sont concernés par cette pathologie et 130 000 nouveaux cas font leur apparition chaque année. L'accident vasculaire cérébral constitue par ailleurs la première cause de handicap non traumatique chez l’adulte, la deuxième cause de démence et la troisième cause de mortalité. Ces tristes records reflètent une réalité bien difficile où le patient doit réapprendre les gestes quotidiens grâce à une rééducation parfois éprouvante. Et si cette dernière reste primordiale dans le quotidien du patient, la prise en charge soignante doit elle aussi être bien spécifique, menée par un personnel compétent, et portée par un travail pluridisciplinaire cohérent et concerté. Les progrès notables déjà accomplis depuis une quinzaine d’années en matière de thérapeutique et d’organisation des soins n’ont cependant pas produit tous leurs effets. D'une part, le public et les professionnels de santé non spécialisés méconnaissent les symptômes de cette pathologie, l’urgence de la prise en charge et l’importance de la rééducation. D’autre part, les filières de soins sont encore insuffisamment structurées avec en particulier un déficit en aval du MCO. Des progrès à faire en matière de coordination de la prise en charge. Ainsi, si l’AVC fait intervenir pour sa prise en charge de nombreuses spécialités médicales et professions paramédicales ou sociales, celles-ci ne sont pas encore suffisamment coordonnées. Par ailleurs, 20% seulement de l’ensemble des patients victimes d’AVC sont actuellement hospitalisés en unités neuro-vasculaires (UNV). Ce pourcentage varie entre 8 et 33 % selon les territoires, dénotant une importante inégalité régionale. Il existe donc un problème important d’accès de la majorité des patients à ces soins de qualité, qui s’ajoute aux inégalités sociales en santé. Ainsi, seuls 1 % des patients bénéficient actuellement d’une thrombolyse. Ce traitement est trop rare, principalement par dépassement des délais en raison d’une mauvaise information des patients et d’une mauvaise organisation de la filière. C'est dans ce contexte et sur la base de ces constats que le plan d'actions national « Accidents Vasculaires Cérébraux 2010-2014 » a été mis en œuvre pour « réduire la fréquence et la gravité des séquelles liées aux AVC » (objectif 72 de la loi de santé publique) et prévoit de « développer les formations relatives à l’AVC pour faire évoluer les compétences des professionnels de santé ». Ces dernières se doivent d'aborder les dimensions de la prévention, de l’éducation pour la santé et l’éducation thérapeutique, des soins et de la rééducation – réadaptation – réinsertion. De même, les inégalités sociales de santé et l’attention spécifique à porter envers les personnes défavorisées, afin notamment d’améliorer leur adhésion aux démarches préventives et curatives, se doivent être abordées. Objectifs pédagogiques généraux • Cerner les différents aspects de la prise en charge des patients atteints d'AVC • Clarifier le rôle de chacun dans cette prise en charge • Evaluer les séquelles d'accidents vasculaires cérébraux et de définir les stades de la dépendance • Définir les actions à mettre en œuvre dans l'accompagnement au quotidien pour permettre l'augmentation de l'autonomie résiduelle et le maintien de l'autonomie existante Principaux contenus de la formation • Les éléments constitutifs de l'accident vasculaire cérébral, ischémique ou hémorragique, du point de vue épidémiologique et physiopathologique • Les conduites à tenir en urgence et dans le cadre de l'accueil du patient • Les soins spécifiques aux patients atteints d'accidents vasculaires cérébraux • Les troubles induits et leurs conséquences • Le niveau de dépendance et de récupération • Les modalités et conditions pour une prise en charge réussie • Les outils et les moyens de la prise en charge au quotidien • La pluridisciplinarité de la prise en charge • La communication • La restauration de l’image de soi, de la connaissance du corps et le repérage spatio-temporel • Le patient et ses proches • Le travail en réseau : vers une sortie maîtrisée