Dans la langue française, le mot « sexe » renvoie aux caractéristiques génétiques, biologiques, physiologiques qui différencient les hommes et les femmes alors que le mot « genre » fait davantage référence à la dimension sociale et culturelle de la sexuation : les comportements, les rôles, tous les attributs qu’une société considère, à un temps donné, comme appropriés à un sexe. Le « rôle de genre », c’est la face publique et sociale, « l’identité de genre » (ou l’identité sexuée), la face plus psychologique, intime, privée, la manière dont chaque personne éprouve et vit son identité au fur et à mesure de son existence. On peut vivre son identité de genre de manière très diverse : la majorité des individus n’éprouveront pas de difficultés ou de malaise particuliers, depuis leur enfance jusqu’à leur sénescence, d’autres au contraire, peuvent se sentir « piégés » dans un corps dont l’apparence et la réalité anatomique leur semble s’inscrire inexorablement en décalage avec leurs éprouvés identitaires. Le terme de « dysphorie de genre » (DSM V) décrit ce sentiment de détresse voire cette souffrance psychique qu’expriment ces personnes, enfants, adolescents, adultes, dont l’identité sexuée ne correspond pas ou mal au sexe qui leur a été attribué à la naissance. Dans certains cas, la dysphorie et le retentissement sur la qualité de vie sont si intenses qu’ils conduisent certaines personnes au choix de s’engager dans un processus de transition d’un sexe à l’autre afin de rétablir une concordance et une continuité entre le sexe physique et l’identité sexuée. La maturation de cette décision ponctuée par le processus de transition s’étalent le plus souvent sur plusieurs années. Le processus lui-même implique des changements progressifs au niveau du rôle et de la présentation sociales et nécessite éventuellement l’instauration, puis la prise au long cours d’hormones féminisantes ou masculinisantes, voire différents actes chirurgicaux, de réassignation/reconstruction génitale ou destinés à parfaire l’apparence dans le sexe désiré (mammoplastie/mammectomie, ablation de la pomme d’Adam, plastie de féminisation faciale…). Face à ces demandes thérapeutiques spécifiques qui sont adressées au corps soignant avec une fréquence croissante au gré des évolutions sociétales actuelles, l'objectif de cette formation permettra de répondre aux questions suivantes: - Quelles informations délivrer aux personnes dysphoriques et à leurs familles ? - Comment se positionner face à ces demandes en fonction de ses compétences et de sa spécialité ? - - Quels parcours de soins optimaux doivent-ils être proposés ?