Résumé De tous les cancers, celui de la prostate est le plus fréquent chez l'homme de plus de 50 ans. Il est responsable de 9 000 décès par an en France. Avec 70000 cas chaque année en France, sa prise en charge est désormais bien codifiée. Cette formation est basée sur l’actualisation (2018-202

0- des recommandations Françaises du Comité de Cancérologie de l’Association Française d’Urologie. L'enjeu est donc de pouvoir discriminer les formes responsables de décès. Beaucoup de formes sont d'évolution lente et la surveillance active devient une des prises en charge à expliquer et à favoriser. Deux terrains sont prédisposés : le patient afro-antillais et le patient avec antécédent familial de cancer de la prostate. Aucun dépistage de masse n'est recommandé mais plutôt un diagnostic précoce individuel dans les populations à risque (dès 45 ans) et les patients qui le souhaitent (à partir de 50 ans), ayant une espérance de vie d'au moins 10 ans. Le patient est en général asymptomatique : le diagnostic se fait par toucher et dosage biologique du PSA > 4 ng/mL. Mais ce sont les biopsies de prostate qui permettent de poser un diagnostic de certitude et d’évaluer l'agressivité de la tumeur. L'échographie vésico-prostatique n'a pas d'utilité pour le diagnostic (sa seule utilité est par voie endorectale lors des biopsies). La classification de D'Amico permet de classer les tumeurs en fonction de leur agressivité potentielle au moment du diagnostic. Le bilan d'extension dépendra de ces critères cliniques de D'Amico : pas d'examen complémentaire, IRM pelvienne optionnelle en cas de faible risque ; en cas de risque intermédiaire ou haut risque, on aura recours à l’IRM pelvienne, au scanner abdomino-pelvien et à la scintigraphie osseuse. La forme histologique est l'adénocarcinome (plus rarement cancer neuroendocrine ou sarcome). Le score de Gleason est un score histopronostique, allant de 6 (cancer bien différencié) à 10 (cancer indifférencié) : c'est un facteur pronostique. La stratégie thérapeutique va, selon le degré d’évolution, de la surveillance active, au traitement curateur (chirurgie ou radiothérapie), de l’hormono-radiothérapie à la chimiothérapie. Une surveillance d'au moins 10 ans est préconisée. Objectifs - Améliorer le diagnostic précoce des cancers de la prostate - Savoir recourir aux examens complémentaires recommandés - Connaître les définitions et critères de classification des groupes à risque (faible, intermédiaire, haut) du cancer localisé de la prostate, du cancer localement avancé et du cancer oligométastatique - Maîtriser les indications et les dernières recommandations des différentes prises en charge des cancers de prostate : surveillance active, traitement HIFU total ou subtotal, curiethérapie, traitement focal, prostatectomie totale, radiothérapie externe / hormonothérapie - Connaître les traitements adjuvants après prostatectomie totale et les adapter en fonction de l’âge - Savoir faire le bilan et traiter une récidive ganglionnaire après traitement local d’un cancer de la prostate à haut risque - Connaître, dans le cancer de la prostate métastatique, les traitements actuels et ceux à venir - Savoir traiter une progression après traitement médical combiné initié au stade métastatique hormono-sensible - Maîtriser les effets secondaires des traitements (troubles de la sexualité, troubles cognitifs chez le sujet âgé, toxicité de la chimiothérapie)