Le syndrome d’épuisement professionnel (Burn-out en anglais) est un problème majeur de santé publique, en France comme dans la plupart des pays développés : • Une prévalence élevée, bien qu’hétérogène d’une profession à une autre. Selon les enquêtes d’origine diverses (CNAM-TS, SUMER, Technologia), cette prévalence est d’environ 20% en population au travail mais comprise entre 25 et 60% au sein des professions de santé. • Un risque d’évolution vers un épisode de décompensation somatique drastique, une crise psychique aiguë ou un effondrement dépressif sévère. • Un risque suicidaire chez un patient souvent isolé, apeuré à l’idée de perdre son travail et qui peut entrevoir la mort comme une solution, « juste pour que ça s’arrête ». Le pro¬fes¬sion¬nel de santé en acti¬vité ou en for¬ma¬tion est par¬ti¬cu¬liè¬re¬ment touché par l’épuisement pro¬fes¬sion¬nel. Différents fac¬teurs le ren¬dent vul¬né¬ra¬ble : confron¬ta¬tion avec la souf¬france et la mort, prises en charge exi¬geant d’être impli¬qué dans l’inti¬mité des patients, dis¬po¬si¬tifs de soin com-plexes, ten¬sions démo¬gra¬phi¬ques, insé¬cu¬rité… Les soi¬gnants néces¬si¬tent donc une prise en charge spé¬ci¬fi¬que via un réseau de soins adapté. Le burn-out des professionnels de santé, en particulier des médecins généralistes qui, pour la plupart, n’ont pas de médecin traitant, s’auto-diagnostiquent et s’auto-médiquent, est un cas particulier. Ce programme est principalement tourné vers eux, pierre angulaire de notre système de santé. D’autre part, il est important de souligner que le syndrome d’épuisement professionnel des professionnels de santé a des répercussions non seulement humaines, mais aussi sur l’organisation et la qualité des soins. Les soignants nécessitent une prise en charge spécifique via un réseau de soin adapté. Au même titre que les autres groupes professionnels, cette prise en charge implique le respect de la confidentialité et une réactivité adaptée, d’autant que la demande d’aide peut être retardée. Un soutien social est indispensable. Les professionnels de santé salariés bénéficient d’un suivi au sein de leur service de santé au travail comme tout autre travailleur salarié. Ce programme répond à des objectifs pédagogiques précis : • Reconnaître le syndrome d’épuisement professionnel, aussi bien chez un patient issu d’une profession de santé que chez soi-même, • Distinguer le syndrome d’épuisement professionnel de la fatigue chronique, du workaholism (addiction au travail) ou d’un épisode dépressif. • Expliquer l’intérêt d’outils comme le bilan neuropsychologique (http://www.masef.com/scores/burnoutsyndromeechellembi.htm) effectué par des neuropsychologues en milieu hospitalier ou en centre médico-psychologique ou médicosocial pour objectiver le syndrome d’épuisement professionnel et les atteintes cognitives qui en découlent. • Evaluer la gravité de la situation et notamment le risque de décompensation somatique, de crise psychique aiguë ou de risque suicidaire • Optimiser la prise en charge médicale et pluridisciplinaire qu’impliquent les pathologies liées au travail, en s’adossant selon le profil de la personne concernée sur médecin du travail, le médecin conseil, ou en s’adressant à des consultations spécialisées et à des réseaux de soins dédiés aux professionnels de santé. • Rédiger un arrêt de travail pour syndrome d’épuisement professionnel, une déclaration en maladie professionnelle ou plus simplement en accident du travail.