Nous proposons, au cours d’une journée spécifique, des séances de simulation in situ et en immersion aux structures chirurgicales (blocs opératoires) qui en font la demande. Les formations sont assurées par des instructeurs (anesthésiste-réanimateur et chirurgien) qui ont validé un DU de simulation en immersion et qui sont dotés d’une solide expérience. Le matériel utilisé est spécifique (mannequin haute-fidélité avec pièces opératoires, matériel chirurgical endoscopique ou classique).
LES OBJECTIFS PEDAGOGIQUES ET DE FORMATION :
Ils sont identifiés, en fonction des caractéristiques de la structure et feront l’objet d’un retour d’expérience. Ils s’inscrivent dans le cadre du travail en équipe au bloc opératoire, d’un chirurgien, d’un médecin anesthésiste réanimateur, ainsi que du personnel para médical composant cette équipe (IADE, IBODE, IDE, ...). Les mises en situation, dans le cadre de la formation continue, permettent de répéter des procédures avec décisions et réactions qui concernent l’ensemble des professionnels présents. L’analyse des pratiques et des comportements concourent à une gestion optimale des risques. (1-
1- sur le thème des CRM (crew ressource management) : les mises en situation, lors des exercices spécifiques de simulation, permettent l’analyse de la prise du leadership, de la conscience situationnelle (
4-, de la répartition adaptée des taches chez les followers, de la communication verbale et non verbale de l’équipe(
5-. Le but est de prendre conscience, discuter puis améliorer ces points dans l’équipe en visant une diminution du risque péri-opératoire.
2- Sur le thème de la check-list opératoire HAS dans ses 3 phases. Les différents exercices cherchent à montrer l’importance de la communication dans le bon déroulé d’une intervention chirurgicale ainsi que les intérêts de bien utiliser une check-list formalisée et de la tracer.
3- Sur le thème de l’utilisation des aides cognitives (SFAR ou autres) : convaincre que la rigueur qu’apporte, dans les situations d’urgence, un document spécifiquement et préalablement rédigé est un facteur notable d’efficacité en terme de diminution des erreurs et des oublis (
7-. De plus, elles permettent un ajustement simple des connaissances sur des thèmes en perpétuelle et rapide évolution pour limiter la perte de chance au décours des accidents.
4- Chaque scénario est construit par rapport à la spécialité chirurgicale en déclinant une situation anesthésique cohérente, en accord avec le corps universitaire et les référentiels des deux sociétés (HAS ou société savante)
LE DEROULE DE LA JOURNEE DE FORMATION :
1- Préparation à distance : trois mois environ avant la séance une visite de mise en place est effectuée sur place par un des formateurs. Dans un premier temps, une réunion d’échange est organisée avec, si possible, un membre de la direction, la directrice des soins, la directrice de la qualité, le chef de bloc, l’ingénieur bio médical, un technicien en charge du BO (bloc opératoire), les référents médecins anesthésiste et chirurgien accompagnés du président de CME. Les objectifs pédagogiques sont exposés et discutés. Les moyens humains et matériels sont mis en place et une convention est remise pour signature.
On poursuit par une visite de bloc opératoire dans laquelle on définit la salle d’opération où seront installés le mannequin, les caméras, le matériel de prise de son, un ordinateur de recueil et un système de transmission. Dans une salle adjacente on définit une zone de régie où seront installés les ordinateurs de pilotage du mannequin et du système vidéo avec un écran pour vérifier le bon déroulement du scénario. Enfin, on définit (à proximité de la salle d’opération et de la régie) une salle de débriefing où seront installés les participants assistants à la simulation avec écran de projection, projecteur et système de son et où les images filmées seront diffusées en temps réel.
2- Préparation immédiate : Le matériel est mis en place la veille au soir et testé selon les critères retenus 3 mois plus tôt lors de la pré-visite.
3- Accueil des participants de la journée : Présentations de chacun. Exposé sur les grands principes généraux de la simulation : CONFIDENTIALITE avec signature (par chacun) d’une feuille de présence annotée d’un engagement personnel au respect de la confidentialité (toute personne admise à la session est dans l’obligation de signer le document y compris les formateurs), BIENVEILLANCE générale, principe FICTIONNEL (Imperfections du mannequin, condensation du temps…, utilisation de tout moyen à sa convenance : appel à un spécialiste, téléphone, ordinateur selon les moyens habituels du site). On Rappel les principes du « good jugement ». S’en suit une période de questions et de discussion pour lever toute ambiguïté.
Enfin un QCM (Pré Test), en lien avec la session de simulation, est distribué en pré séance (questions sur les CRM, la Check-List, les aides cognitives de la SFAR).
L’ensemble est structuré et organisé fonction des règles de bonnes pratiques définies par la HAS (
2-
4- Transfert de tous les participants au bloc opératoire, avec mise en tenue.
Visite de la salle d’opération (où sont installés mannequin et matériel). Briefing spécifique de la salle en deux groupes : Le groupe anesthésie (anesthésistes réanimateurs, IADE) gérés par un médecin anesthésiste réanimateur s’habituent aux contraintes de ponction, d’intubation, de ventilation et de monitorage du mannequin. Le groupe chirurgie (chirurgien, IBODE, aide-opératoire) avec un chirurgien pour explication et test de leurs propres contraintes. La position des caméras et des micros est décrite ainsi que le système de recueil des éléments et de transmission à la régie. Les acteurs seront isolés dans la salle d’opération porte fermée, avec leurs moyens de communication habituels (c’est le principe de l’immersion) et leur propre matériel chirurgical et anesthésique.
Puis, visite de la régie avec démonstration de pilotage du mannequin dans ses différentes fonctions y compris la voix du mannequin (un micro/ haut-parleur permet à un formateur de parler à la place du patient).
Enfin, visite de la salle de débriefing avec réalisation d’un test des images et du son en condition d’exercice.
5- La première équipe s’auto désigne. Le premier cas clinique est exposé dans ses aspects chirurgicaux et anesthésiques. Le dossier du patient est remis aux deux responsables (feuille d’anesthésie, éléments biologiques et radiologiques, autorisations d’opérer, personne de confiance, feuille d’informations pré anesthésique et chirurgical) qui ont pour mission de le vérifier, éventuellement de le critiquer ou de le compléter. Début du scénario en immersion avec retransmission en temps réel en salle de débriefing pour l’ensemble des inscrits. Intervention potentielle de facilitateurs. Fin du scénario au signal des formateurs. Retour de l’équipe qui a joué avec les autres participants et début du débriefing avec, notamment, la reprise des éléments clés par les participants guidés par les formateur jusqu’à discussion complète du scénario. Mise en relief des premiers points d’amélioration par les participants. La moyenne habituelle de durée d’un scénario est de quinze minutes suivi d’un débriefing de 45 minutes et parfois plus.
6- Cinq à six scénarios vont se succéder permettant à chacun des volontaires de participer activement à au moins un scénario et de se placer en observateur pour le reste des exercices (
3-.
7- après le dernier scénario on regroupe les pistes d’amélioration en rédigeant un document descriptif. Un rendez-vous téléphonique est pris pour trois mois après (afin d’enregistrer l’avancée dans la réalisation des propositions communes).
On propose à nouveau le QCM de départ pour enregistrer une progression instantanée.
On remet l’attestation de participation et la fiche d’aide à la progression
On recueil les questionnaires de satisfaction.
On archive la feuille de présence et les fiches de débriefing.
MODALITES D’EVALUATION PRE ET POST FORMATION :
1- Fiche de Pré Test : QCM d’évaluation sur les CRM, la Check-List, les aides
cognitives de la SFAR.
2- Fiche de Post Test : nouvelle présentation du QCM pour apprécier le différentiel ;
3- Fiche d’aide à la progression qui comprend : l’identification des axes
d’amélioration et l’établissement des actions retenues avec un calendrier.
4- Enquête de satisfaction proposée à l’apprenant et analysée par nos soins.
5- Réunion téléphonique à J 90 pour discuter de l’avancée des actions
d’amélioration.
LES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES :
(1- : Simulation en santé, fiche technique méthode DPC :
https://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2013-01/simulation_en_sante_fiche_technique.pdf
(
2- : Haute Autorité de Santé. Guide de bonnes pratiques en matière de simulation en santé. Évaluation et amélioration des pratiques. Saint-Denis La Plaine: HAS; 2012.
www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2013-01/guide_bonnes_pratiques_simulation_sante_ guide.pdf
(
3- : Exemples associés au guide HAS de bonnes pratiques en simulation
(
4- : CM Schultz : Situation awareness in anesthesia, concept and research, Anesthesiology 2013;
118:729-42
(
5- : Ronnie J. Glavin : Excellence in Anesthesiology, Anesthesiology 2009; 110:201–3
(
6- : Boet S., Dylan Bould M., Layat Burn C., Reeves S. : Twelve tips for a successful interprofessional
team-based high-fidelity simulation education session, Med Teach. 2014 Oct;36(1
0-:853-7.
(
7- : Marshall, Stuart , : The Use of Cognitive Aids During Emergencies in Anesthesia: A Review of the Literature , Anesthesia & Analgesia. 117(
5-:1162-1171, November 2013