La prise en charge de la pathologie du pied diabétique est complexe en raison des mécanismes en cause et de leur intrication. La neuropathie par l’anesthésie thermoalgique limite le niveau d’observance du patient et entraîne une sous-estimation de la gravité et un retard diagnostic. L’ischémie tissulaire en lien avec l’artériopathie accentue la fragilité tissulaire et le retard de cicatrisation. L’infection souvent sournoise est une source d’aggravation brutale de la plaie. La difficulté est accentuée par la fragilité des patients porteurs de complications ou de comorbidités. Sur ce constat, ont été établies des recommandations et guidelines pour aider les soignants dans la prise en charge de ces plaies et de ces patients. Les principes de multidisciplinarité et d’échange sur les choix thérapeutiques s’imposent dans un objectif central de limitation du risque d’amputation. Dans les données épidémiologiques, l’ulcère du pied diabétique reste associé à un taux élevé d’hospitalisation et d’amputation dont la régression s’amorce mais reste faible. Ces résultats sont-ils uniquement le fait de l’impact du diabète ou existe-t-il encore des gestes, des décisions qui limitent l’amélioration du pronostic et du coût de cette pathologie. Il convient à partir de ce constat de définir les situations de mauvaises pratiques et surtout leur explication afin d’optimiser la prise en charge et de définir des pistes d’amélioration et des actions concrètes auprès des soignants et des patients. Ces situations peuvent se situer au niveau du soin propre de la plaie, mais aussi au niveau du parcours du patient et encore au niveau du système de soin. La méconnaissance de cette pathologie, des structures recours, le défaut de formation et de coordination peuvent en partie expliquer les mauvaises pratiques. Les résultats obtenus sur le taux d’amputation par une approche pluridisciplinaire et structurée renforcent la nécessité d’améliorer le niveau de compétences des professionnels de santé et d’optimiser la coordination des soins