Manger est un acte banal mais dont les déterminants et les fonctions sont multiples, tant chez l’individu « sain » que chez la personne en difficulté avec son corps. L’acte alimentaire est sous influence, malgré les apparences d’un geste machinal. Ces influences sont conscientes ou non, elles sont externes (sociales, économiques, environnementales…), elles sont aussi internes, propres à l’individu. Car nos habitudes alimentaires sont la résultante de notre histoire, de notre culture, de notre éducation, de nos goûts et préférences. C’est pourquoi nous sommes attachés à nos habitudes car elles sont une partie de nous, elles sont nous. Notamment en vertu du principe universel d’incorporation : nous sommes ce que nous mangeons, nous devenons ce que nous mangeons. Vouloir changer les habitudes alimentaires se heurte à cette réalité. Les fonctions de l’acte de manger sont triples : nourrir, réjouir et réunir. Négliger ou surestimer l’une de ses fonctions conduit à des impasses et/ou traduit des troubles. Malheureusement, l’équilibre de ce tryptique est souvent compromis en raison de facteurs pycho-affectifs ou comportementaux. Et les prescriptions diététiques peuvent aggraver ce déséquilibre. Une approche positive de la relation à la nourriture, de l’écoute du corps et des sensations alimentaires est indispensable. Mais les angoisses alimentaires véhiculées par divers canaux (médecins, soignants; paramédicaux) perturbent cette relation et ces sensations sur les terrains fragiles. A l’heure où l’obésité devient un problème majeur de santé publique, et se traduit par un terrorisme alimentaire et une persécution pondérale, il faut pouvoir apporter des réponses solides à nos contemporains en difficulté. Au cours de ces 2 jours de formations, nous travaillerons sur toutes les composantes des choix, attitudes, comportements et habitudes alimentaires, en essayant d’apporter des clés de compréhension et d’action pour les paramédicaux au contact de leurs patients. Nous aborderons la logique des troubles du comportement alimentaire (TCA) où tout est centré sur le comportement alimentaire, lui-même sous le contrôle d’une régulation très complexe : manque de confiance, altération du jugement, détérioration de la qualité de vie dans toutes ses dimensions. Vous comprendrez comment mieux prendre en compte ces troubles à multiples facettes intégrant des informations du corps et des dysfonctionnements neuropsychiques et comportementaux auxquels s’ajoutent parfois une ou des comorbidités compliquant la prise en charge. Nous vous démontrerons : combien des actions éducatives et pédagogiques pertinentes sur la nutrition sont efficaces dans la prévention et la prise en charge de la santé physique et mentale; comment adapter ces actions - démarche, comportements et outils à maîtriser - pour profiter pleinement des effets très positifs de la nutrition sur la santé physique et mentale.