Trouble mental fréquent, la dépression touche près de 350 millions de personnes à travers le monde. Par ailleurs, la dépression est la première cause d’incapacité et représente un enjeu de santé publique majeur en raison de son impact intrinsèque (personnel, familial et professionnel), de ses comorbidités et de l’augmentation du risque suicidaire associée. Les troubles dépressifs touchent deux fois plus les femmes que les hommes et leur prévalence annuelle est estimée, en France, à 8% chez les 18-75 ans. La dépression résulte d’interactions complexes entre des facteurs sociaux, psychologiques et biologiques dont il faudra précisément prendre la mesure lors de l’élaboration de stratégies thérapeutiques. Cependant, malgré le poids des troubles dépressifs, leur potentielle gravité et l’existence de traitements efficaces, l’Organisation Mondiale de la Santé pointe, depuis de nombreuses années, la médiocrité de prise en charge de ces troubles. Ainsi, on estime que près de la moitié des sujets souffrant de dépression ne bénéficient pas d’un traitement adapté alors qu’à l’inverse, certains sujets ne souffrant d’aucun trouble dépressif se voient prescrire des antidépresseurs. 40 à 60 % des sujets qui souffrent de trouble dépressif n’ont recours qu’aux seuls médecins généralistes. Mais seulement 40 à 50 % des patients atteints d’un syndrome dépressif récent et consultant leur médecin généraliste sont identifiés comme tels par ces derniers. Ce constat alarmant, s’il semble lié parfois à une stigmatisation sociale encore prégnante ou à une pénurie de ressources qualifiées, est aussi à mettre en rapport avec de nombreuses erreurs d’appréciation diagnostique (notamment confusion avec une symptomatologie réactionnelle physiologique) ou une tendance à une réponse essentiellement voire exclusivement pharmacologique. L’objectif principal de cette formation sera donc d’offrir à tous les médecins une vision globale de ces troubles afin d’en améliorer la prise en soin.