Résumé de l’action : Proposer une formation à la prise en charge gériatrique et de la fragilité qui doit tenir compte des spécificités de l’exercice auprès des personnes âgées afin d’acquérir en compétence, en confiance et d’améliorer la qualité de vie au travail. Nous proposons de développer un support de formation sur les pathologies chroniques du patient âgé qui repose sur des grains (vidéos, MP3, interviews, activités, infographies et Quizz) réalisés par les enseignants responsables (Pr P. Villani et Dr AL. Couderc) afin de dispenser des cours rapides et complets aux professionnels infirmiers diplômés d’état hospitaliers ou libéraux désirant avoir une formation dans ce domaine. Objectifs : L’objectif principal est de former les infirmiers diplômés d’état libéraux et hospitaliers, à la Gériatrie et à la prise en charge des pathologies chroniques grâce à des intervenants universitaires mais aussi de terrain (cliniciens, médico-sociaux, paramédicaux) experts en Gériatrie : • Améliorer les pratiques des infirmiers diplômés d’état à la gestion des maladies mentales des personnes âgées • Améliorer les pratiques des infirmiers diplômés d’état dans la gestion des maladies neurodégénératives • Améliorer les compétences des infirmiers dans la gestion de l’insuffisance cardiaque chez les patients âgés • Apporter des compétences dans la gestion des chimiothérapies et thérapies ciblées chez les patients âgés atteints de cancer Contexte de l’action : Les données de recensement de la population publiées par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) ces dernières années tendent à montrer un vieillissement progressif et continu de la population française. D’ici 2040 la proportion des personnes âgées de 65 ans et plus atteindrait un habitant sur quatre (1-. Or le vieillissement est un processus hétérogène et on distingue donc plusieurs modes de vieillissement. Les personnes âgées robustes pour lesquelles le mode de vieillissement est aussi qualifié de vieillissement réussi, caractérisé par le maintien des capacités fonctionnelles ou leur atteinte très modérée (

2-. La personne âgée robuste est autonome, ne présente pas de pathologie invalidante, et l’objectif principal de la prise en charge médicale est la prévention, afin d’éviter un glissement vers le syndrome de fragilité. Les sujets robustes représentent environ 50% des personnes âgées de 65 ans et plus. Il existe un autre mode de vieillissement : les personnes âgées fragiles. La Société française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG) définit, dans son consensus publié en 2011, la fragilité comme un « syndrome clinique caractérisé par une diminution des capacités physiologiques de réserve altérant les mécanismes d’adaptation au stress » (

3-. Il s’agit donc d’un marqueur de risque d’évènements péjoratifs à venir, dont les conséquences les plus fréquemment observées sont : une augmentation de la mortalité globale, un déclin cognitif, des chutes, des hospitalisations ou une entrée en institution. Le modèle de fragilité le plus utilisé dans les pays francophones est le modèle de Fried de 2001 ou « phénotype de fragilité » basé sur des critères physiopathologiques comprenant : la perte de poids involontaire (> 4,5 kg en un an), la vitesse de marche lente, la sensation de fatigue, la diminution de la force musculaire (force de préhension) et un faible niveau d’activité physique. Le syndrome de fragilité selon ce modèle est défini par la présence de trois ou plus de ces critères (

4-. La fragilité se caractérise par une réversibilité, avec un retour possible à l’état antérieur « personne âgée robuste », mais également un glissement possible vers la dépendance en l’absence de prise en charge adéquate, d’où la nécessité d’un dépistage et d’un diagnostic précoce du syndrome de fragilité afin de mettre en place rapidement les mesures nécessaires à améliorer ou à stabiliser l’état du sujet âgé fragile. Les sujets fragiles représentent environ 15% des personnes âgées de 65 ans et plus, et les sujets pré-fragiles environ 30% de cette même population. Le dernier mode de vieillissement est la dépendance. La perte de capacités peut être à l’origine d’une perte d’autonomie de la personne âgée fragile et entraîner in fine un état de dépendance. La dépendance se définit par l’impossibilité pour une personne d’effectuer certains actes de la vie quotidienne sans l’aide d’une tierce personne. Cela est souvent lié chez le sujet âgé à l’accumulation de pathologies chroniques invalidantes, mais également à son environnement matériel. Ainsi, il devient nécessaire de former les professionnels intervenant à domicile auprès des personnes âgées, au dépistage de la fragilité et à la prise en charge gériatrique. Les professionnels paramédicaux des structures hospitalières, hors service de gériatrie, sont également confrontés régulièrement à la prise en charge des personnes âgées fragiles et /ou dépendantes et sont demandeurs de formations rapides et adaptées à la prise en charge gériatrique. Une feuille de route du ministère de la santé datant du 30/05/2018 fait un état des lieux du Grand âge et Autonomie en France. Dans les grandes actions à mettre en place auprès des professionnels du secteur de la Gériatrie, il y a la formation (

5-. Des programmes numériques de prévention et de prise en charge des fragilités destinés aux personnes âgées se sont de plus en plus développés ces dernières années et sont même recommandés par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) (

6-. La formation des infirmiers libéraux ou hospitaliers à la prise en charge des troubles de l’humeur, psycho-comportementaux et aux maladies neurodégénératives des patients âgés est une priorité nationale. Les troubles dépressifs augmentent avec l’avancée en âgé et peuvent atteindre 10 % des personnes âgées hospitalisées quel que soit le motif. Les Maladies neurodégénératives constituent l’une des sources les plus importantes des limitations d’activité des personnes vieillissantes et a été identifiée comme un enjeu majeur pour notre système de santé à travers les différents plans de santé publique sur la Maladie d’Alzheimer et, plus récemment par le Plan Maladies Neurodégénératives 2014-2019. En France aujourd’hui plus de 850 000 personnes sont touchées par la maladie d’Alzheimer ou une maladie apparentée. Les cas de démence ont progressé de plus de 75 % dans la population générale depuis 2010 et de plus de 200 % chez les plus de 90 ans. Cette problématique concerne notamment les professionnels paramédicaux de ville, car la majorité des patients vivent à domicile, les EPHAD dont les deux tiers des résidents souffrent d’une altération cognitive et les structures hospitalières qui voient croître de manière régulière le nombre d’admission en urgence de patients âgés avec altération cognitive. La prise en charge de ces pathologies qui peuvent s’accompagner parfois de troubles du comportement nécessite une formation spécifique pour les professionnels paramédicaux hospitaliers ou libéraux. Concernant l’insuffisance cardiaque chez les patients âgés, elle est fréquente, en progression constante et l’augmentation de la prévalence est exponentielle avec l’âge. Il existe de nombreux liens entre les maladies cardio-vasculaires et les syndromes gériatriques. La perte d’autonomie, la polymédication ou les troubles cognitifs peuvent interférer avec l’évolution d’une pathologie comme l’insuffisance cardiaque. Ainsi une formation spécifique à cette pathologie chez les patients âgés parait essentielle pour les infirmiers intervenants à domicile mais aussi travaillant dans les services de cardiologie. Le patient âgé atteint de cancer est une version et une prise en charge complexifiée de l’adulte de moins de 75 ans car à sa pathologie cancéreuse, s'ajoutent souvent en effet les problématiques liées à son âge et à son état de santé sous-jacent. Les sujets âgés atteints de cancers doivent faire face à des traitements complexes et parfois associés : chirurgie, radiothérapie, immunothérapie, chimiothérapie, hormonothérapie, thérapies ciblées. Les problématiques liées à la prise de chimiothérapies orales et des thérapies ciblées à domicile sont la toxicité, le risque d’automédication, risque d’interaction médicamenteuses, les troubles cognitifs et la dénutrition. Une formation continue est donc nécessaire pour les professionnels qui prennent en charge à domicile les patients âgés sous traitements oncologiques par voie orale. Objectifs pédagogiques détaillés : • Améliorer les pratiques des infirmiers diplômés d’état dans la gestion de la dépression, de l’anxiété et des troubles du sommeil des personnes âgées • Améliorer les pratiques des infirmiers diplômés d’état dans la gestion des troubles psycho-comportementaux des personnes âgées • Améliorer les pratiques des infirmiers diplômés d’état dans la gestion des maladies neurodégénératives • Améliorer les compétences des infirmiers dans la gestion de l’insuffisance cardiaque chez les patients âgés • Apporter des compétences dans la gestion des chimiothérapies et thérapies ciblées chez les patients âgés atteints de cancer • Valider les compétences • Valoriser les professionnels en Gériatrie