L’objectif général de cette formation est de permettre au participant de mieux repérer une puberté précoce débutante, par une connaissance de la normalité et des signes d’alerte, et de répondre de manière adaptée aux besoins de l’enfant et de ses parents : informer, orienter, prendre en charge. La puberté précoce est une pathologie définie par l’apparition des signes caractéristiques de la puberté avant l’âge de 8 ans pour les filles et l’âge de 9 ans pour les garçons. La maturation sexuelle intervient plus tôt au cours de la vie et se déroule plus rapidement et plus intensément que dans le cas de la puberté normale. Médecins de famille, nous sommes parfois interpellés par des parents que le développement pubertaire de leur enfant inquiète. Notre rôle est sur ce point essentiel. Si la plupart du temps, il n’y a pas d‘inquiétude à avoir, il faudra savoir informer, rassurer mais aussi ne pas manquer une avancée pubertaire vraie de même qu’une pathologie potentiellement grave dont l’absence de prise en charge pourrait avoir des conséquences non négligeables physiques ou psychologiques. Puberté et croissance sont intimement liés et, souvent, devant une anomalie pubertaire, c’est bien le pronostic de taille qui est au centre de la discussion. Les pubertés précoces sont huit fois plus fréquentes chez la fille que chez le garçon. Il est essentiel de distinguer les pubertés précoces non pathologiques (appelées aussi PP dissociées) des pubertés précoces pathologiques. Parmi ces dernières, les pubertés précoces centrales (PPC), mettant en cause l’axe hypothalamo-hypophysaire, sont beaucoup plus fréquentes que les pubertés périphériques ou pseudopubertés précoces d’origine est ovarienne ou surrénalienne. Chez la fille, ces pubertés précoces centrales sont le plus souvent idiopathiques alors que, chez le garçon, une tumeur cérébrale est à redouter. Une IRM s’impose dans tous les cas. Les données épidémiologiques récentes révèlent que la puberté précoce touche 10 fois plus les filles que les garçons. La puberté précoce est par ailleurs un phénomène en hausse dans les pays développés depuis plusieurs années. Différents facteurs sociaux et environnementaux sont suspectés. Cette hypothèse est renforcée par les fortes disparités géographiques constatées, à la fois dans le monde et entre les différentes régions de France. De même, le niveau socio-économique des familles conditionne l’âge de la puberté. La PP s’accompagne généralement d’une accélération de la vitesse de croissance et d’une avance de la maturation osseuse. A terme, en l’absence d’une prise en charge précoce et adaptée, la puberté précoce conduit le plus souvent à l’âge adulte à des individus de petite taille. La puberté précoce peut être traitée avec des analogues d’hormones de l’axe hypothalamo-hypophysaire (analogues de GnRH). Ces hormones ne sont prescrites que dans certaines situations : Systématiquement lorsque la puberté précoce survient avant l’âge de 6 ans ; Entre 6 et 8 ans en fonction de la maturation osseuse, de l’évolution de la puberté et des retombées psychologiques pour l’enfant et sa famille. Si un tel traitement est instauré, il doit être poursuivi jusqu’à l’âge normal de la puberté. En parallèle, la cause de la puberté précoce, lorsqu’elle a pu être déterminée, doit être prise en charge de manière adaptée. Les éventuelles tumeurs cérébrales doivent être traitées en priorité. Enfin, la puberté précoce nécessite un suivi médical particulier à long terme. Il y a donc au moins 6 bonnes raisons pour proposer cette action de DPC aux médecins généralistes ? 1- L’incidence de la puberté précoce qui semble aujourd’hui de plus en plus fréquente 2- La nécessité, devant une puberté précoce, d’éliminer une possible tumeur cérébrale dont il existe plusieurs variantes. 3- La prise en compte des problèmes médicaux et comportementaux que cette pathologie peut poser. 4- Une fois le diagnostic posé il faut discuter d’un éventuel traitement pour retarder la puberté. En effet, il faut éviter que celle-ci survienne et entraîne un arrêt prématuré de la croissance par une prise en charge précoce et adaptée. 5- Les médecins généralistes ont un rôle primordial dans le dépistage de cette pathologie. Or, dépister les troubles du développement pubertaire exige de leur part un examen clinique orienté et un arbre décisionnel qu’il doivent connaître. 6- L’accent est mis, de plus en plus aujourd’hui, sur le rôle des polluants endocriniens environnementaux. La connaissance et la prise en considération de ces facteurs d’environnement peuvent être importantes pour une prise en charge optimale.