La prise en charge de la douleur aiguë et chronique est une préoccupation et obligation légale et déontologique de tous les professionnels de santé, quel que soit leur secteur d’activité ou leur mode d’exercice (Loi du 4 mars 2002, article R.4127-37 du code de la Santé publique). Poursuivre et amplifier l’impulsion donnée par les plans Douleurs dans la prise en charge des patients algiques constitue un défi majeur pour le système de santé du 21e siècle. La douleur représente en effet un coût majeur de santé, mais aussi économique et social. Le pharmacien d’officine et son équipe sont des acteurs clés de la prise en charge de la douleur, du fait de leur rôle dans le premier recours, dans l’accompagnement et l’éducation des patients traités. Ils sont aussi les garants de la bonne utilisation des antalgiques (prescrits ou en automédication) qui doit être sécurisée, dans le cadre d’une pharmacosurveillance optimisée, en relation avec les autres professionnels de santé, afin de lutter efficacement contre la iatrogénie médicamenteuse. Ce programme de formation, adapté à la pratique officinale, est ainsi centré sur un défi important de santé publique : contribuer à l’efficience et à l’efficacité de la prise en charge de la douleur, chez tous les types de patients. A l’issue de ce programme intégré, le pharmacien et son équipe : 1. maîtriseront les connaissances indispensables sur les différents types de douleurs et les stratégies thérapeutiques selon l’âge du patient et l’affection en cause 2. auront consolidé leurs connaissances sur les différents antalgiques 3. auront acquis les notions essentielles pour répondre à la plainte d’un patient douloureux : mener un interrogatoire efficace pour évaluer convenablement le type de douleur et son intensité, prendre en considération le contexte du patient, conseiller un antalgique en connaissance de cause et/ou orienter vers une consultation médicale 4. seront aptes à valoriser l’acte de premier recours, notamment lors d’une demande spontanée, en sachant détecter une surconsommation d’antalgiques en automédication et identifier un comportement déviant 5. seront capables d’accompagner, de façon optimale, la dispensation d’un antalgique prescrit avec tous les conseils et explications indispensables, adaptés à chaque situation pathologique et au profil du patient ; de participer avec les autres professionnels de santé à une véritable démarche éducative notamment sur l’observance et le bon usage 6. pourront s’impliquer dans la continuité des soins à un patient douloureux et dans la coordination ville-hôpital 7. pourront participer activement aux campagnes d’information et aux actions de santé publique visant à sécuriser l’utilisation des antalgiques et à lutter contre la iatrogénie. Durant le programme seront abordés : 1. le contexte politique et environnemental de la prise en charge de la douleur : plan douleurs, organisation des soins, filières de soins, réseaux, structures, CLUD, …. 2. la physiopathologie des douleurs, les différents types de douleurs et leur évaluation 3. les différents antalgiques, leurs modes d’action, indications, contre-indications, les interactions médicamenteuses, la législation dont ils relèvent 4. les spécificités des douleurs chez l’enfant, l’adulte, le patient âgé 5. Les applications pratiques dans les situations les plus courantes : migraine, douleur en traumatologie, en rhumatologie, en neurologie, en ORL, douleur post-opératoire, douleur post-zostérienne, douleurs liées au cancer, …. • Le programme débute par une partie non présentielle, comportant une auto-évaluation de sa pratique et une évaluation de ses besoins en formation. Les auto-évaluations seront exploitées par l’animateur lors de la partie présentielle dans le cadre d’une simulation d’analyse des pratiques et permettront à chaque participant de se situer au niveau de ses démarches qualité • La partie présentielle suit et se déroule selon le processus suivant à savoir : - les douleurs - leurs traitements et prises en charge - la mise à profit des connaissances et leur bonne utilisation en pratique Avec au fur et à mesure, des mises en situation autour de jeux interactifs, d’analyse de nombreuses situations concrètes nécessitant une réponse adaptée. A l’issue de chaque mise en situation professionnelle, un debriefing est réalisé et des actions d’amélioration sont proposées. • Après la partie présentielle : évaluation des pratiques professionnelles, mise en place et suivi d’actions d’améliorations (à réaliser dans les deux mois maximum qui suivent). Le stagiaire dispose des éléments nécessaires pour réunir un groupe d’analyse de pratiques au sein de l’officine. Il sélectionnera des ordonnances et des cas de comptoir correspondant au thème de la douleur. Une analyse collective de la prise en charge du patient et des problèmes rencontrés amènera à des mesures correctives. Moyens mis en œuvre • Partie présentielle : alternance de parties théoriques et d’ateliers selon méthode de simulation. Alternance de méthodes pédagogiques active, interrogative et affirmative. Le stagiaire dispose de différents types de prescriptions, du diaporama du formateur et des documents concernant les médicaments. • Partie non présentielle : mise en œuvre de la méthode pédagogique active par l’analyses de cas cliniques.