La prise en charge des troubles de la déglutition que ce soit en neurologie ou en cancérologie provoque encore des réticences chez les rééducateurs en raison essentiellement des risques de fausses routes et de l’appréhension à pouvoir y faire face. Or, la fausse route directe est rare - en particulier en séance de rééducation - car on prend toujours les précautions nécessaires. En revanche elle peut arriver dans l’environnement du patient et en particulier chez la personne âgées résidente hors présence d’un professionnel de santé. Si les fausses routes directes sont rares, les fausses routes indirectes (inhalation répétées de salive ou de stases alimentaires), même minimes, peuvent provoquer des pneumopathies graves, et celles-ci passent souvent inaperçues. C’est pour cette raison que la rééducation chez les personnes à risque est nécessaire afin d’éviter ces inhalations et prévenir les fausses routes. Les troubles de la déglutition concernent une multitude de pathologies chez l’adulte ou l’enfant et la prise en charge varie selon l’étiologie et l’âge. On retrouve les AVC, les traumatismes crâniens et/ou du tronc cérébral, les maladies neuromusculaires, les maladies neuro-dégénératives, les maladies génétiques, les cancers ORL mais aussi les troubles de l’oralité alimentaire chez l’enfant, la dysphagie en réanimation et les troubles de la déglutition d’origine psychosomatique. Toute rééducation doit faire l’objet initialement d’une évaluation très précise, spécifique, couplée le cas échéant à des explorations fonctionnelles, permettant la mise en place d’un projet thérapeutique adapté au patient et non à la pathologie. La rééducation regroupe un ensemble de gestes visant à la protection des voies aériennes, à la limitation des efforts pour la propulsion du bolus alimentaire, à l’adaptation de l’alimentation et des aides techniques.