Le trouble du développement intellectuel (TDI) est un problème pédiatrique fréquent puisqu’il concerne 1 à 2 % de la population. La Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA) a demandé en 2016 à un groupe d’experts de se réunir pour élaborer des recommandations dans le cadre de l’INSERM (1-. Ce sont ces recommandations que nous voudrions porter à la connaissance des praticiens de terrain. Elles concernent 1/ la définition de la déficience intellectuelle. Celle-ci s’appuie sur la conjonction de trois critères : un fonctionnement intellectuel significativement inférieur à la moyenne, se traduisant par des limites dans le fonctionnement adaptatif dans au moins deux domaines (parmi communication, vie quotidienne, socialisation, motricité …), avant l’âge de 18 ans 2/ l’origine de la déficience : les progrès en génétique ont progressivement apporté une réponse sur l’origine des troubles dans une majorité des déficiences intellectuelles sévères, modifiant les stratégies d’étude et de conseil génétique 3/ la prise en charge de l’enfant avec TDI. Le praticien de proximité a un rôle important à jouer dans ce domaine et notamment pour la coordination des soins basés sur les évaluations du fonctionnement, comme sur les bilans instrumentaux mais aussi dans le cadre des particularités du suivi pédiatrique en fonction de l’affection sous-jacente. Ce programme vise à renforcer le réseau de médecins pouvant assurer leur rôle de premier recours dans la coordination des soins, et d’évoluer secondairement vers un rôle de second recours, dans la coordination des situations complexes. OBJECTIFS. Objectif général : rendre les pédiatres et médecins généralistes en capacité d’exercer un rôle de coordination des soins en premier recours dans la déficience intellectuelle puis de progresser vers un second niveau de recours Objectifs spécifiques Au terme du processus d’évaluation le médecin devra être capable de : 1. Évoquer une situation de retard global de développement, puis de déficience intellectuelle à partir des signes d’alerte dans le développement de l’enfant. 2. Intégrer les résultats des bilans diagnostiques des différents professionnels, et la dynamique évolutive de l’enfant. 3. Conduire l’évaluation étiologique de la déficience intellectuelle (en collaboration avec les différentes équipes). 4. Analyser le retentissement fonctionnel des difficultés cognitives, repérer les sur- handicaps éventuels, et accompagner le développement de l’enfant en tenant compte des éléments issus de la Classification Internationale du Fonctionnement (CIF) en mettant en place les compensations identifiées. 5. Connaitre et gérer le cas échéant l’annonce du diagnostic d’un trouble du développement intellectuel 6. Réaliser en relation avec le médecin scolaire et le médecin de la MDPH les adaptations nécessaires à la scolarisation de ces enfants.