La Haute Autorité de Santé en partenariat avec les Organismes d’Accréditation a initié en 2020, la rédaction d’une « solution sécurité patient » (SSP) relative à l’impact des biais cognitifs dans la survenue des Evènement indésirables associés aux soins. Dans le cadre de cette production, la FCVD, organisme agréé pour l’accréditation des chirurgiens digestifs a analysé en 2020, 2 565 EIAS (évènements indésirables associés aux soins). Sur l’ensemble des déclarations analysées, une majorité implique la présence de biais cognitifs lors de la survenue de l’évènement mais également des conséquences sévères pour les patients. Suivant les recommandations de la H- la FCVD a décidé de former les chirurgiens à la notion de biais cognitifs afin de les connaitre, les reconnaitre et trouver les solutions pour éviter les erreurs et leur conséquence. L’erreur, est définie comme une performance qui dévie de l’idéal réalisable, est intrinsèque à tous les systèmes élaborés. L’univers du cockpit d’un avion de ligne est incroyablement proche de celui du bloc opératoire et tout particulièrement en ce qui concerne la gestion d’un événement inattendu ou d’un incident. Ainsi, le taux d’erreur s’élève jusqu’à 25% dans les réanimations et les accidents d’aviation Dans un cockpit, on relève une moyenne de 2 erreurs par vol, et en soins intensifs 1.7 erreur par patient et par jour. Le terme de biais cognitif a été introduit au début des années 1970 par les psychologues Daniel Kahneman et Amos Tversky pour expliquer certaines tendances vers des décisions irrationnelles dans le domaine économique (prix Nobel 200

2- Un biais est une distorsion dans le traitement cognitif d'une information. Le terme biais fait référence à une déviation systématique de la pensée logique et rationnelle par rapport à la réalité. Les biais cognitifs conduisent le sujet à accorder des importances différentes à des faits de même nature et peuvent être repérés lorsque des paradoxes ou des erreurs apparaissent dans un raisonnement ou un jugement. Le facteur humain est impliqué dans plus de la moitié des accidents. De nombreuses raisons peuvent être incriminées : - Compétence inadéquate de l’opérateur. - Erreur décisionnelle. - Geste technique défaillant. - Confusion de données : identité de patients, de type d’opérations ou de médicaments, etc... - Perturbations liées au stress ou à la fatigue. - Age : dangerosité des audaces juvéniles, bévues et oublis dus à la vieillesse. - Surestimation de ses capacités à gérer le stress et déni de fatigue L’illustration de ces biais est faite sur des observations cliniques d’EIAS issus de la base REX dans le domaine de l’urgence, du diagnostic, des décisions de reprises chirurgicales non programmées, des erreurs techniques peropératoires. Il existe différentes techniques pour lutter contre les erreurs cognitives, à commencer par : - Sensibiliser des praticiens à ce problème, qui ont tendance à surestimer leurs capacités dans ce domaine - Limiter la tendance aux solutions intuitives ou réflexes en se forçant à une analyse systématique - Pratiquer le rétrocontrôle à deux ou double-check Ces barrières sont basées sur la formalisation des actions cognitives : protocoles, check-list, temps d’arrêt, débriefing, appel d’un collègue, RMM. Cette formation intègre un audit clinique permettant à chaque participant d’évaluer sa pratique de le sensibiliser à la reconnaissance de biais cognitifs dans sa pratique, et d’évaluer la possible mise en œuvre d’actions correctrices. Objectifs principaux : • Prévenir la survenue des complications après chirurgie digestive à travers l’analyse d’EIAS • Détecter le risque de survenue ou la détection des complications quel qu’en soient la gravité • Gérer les complications après chirurgie digestive ou viscérale, comprenant la prise en charge des complications postopératoires, des complications à long terme ou de leurs séquelles. Objectifs pédagogiques et scientifiques détaillés : • Amélioration du parcours de soins péri-opératoire des patients devant bénéficier d’un acte de chirurgie viscérale ou digestive • Favoriser la structuration des soins et la relation inter professionnelle • Rappeler les barrières de sécurisation de la prise en charge préopératoire et postopératoire • Diffuser la culture de sécurité auprès de l’ensemble des professionnels de santé quels que soient leur mode et lieu d’exercice afin que tous soient en capacité d’alerter, de comprendre, d’agir et de partager à propos de la sécurité des patients (au sein des équipes mais aussi des territoires, notamment entre la ville et l’hôpital) ; • Améliorer le travail coordonné et d’équipe entre professionnels pour renforcer la communication (échanges, partage d’infos …) ainsi que le soutien mutuel ;