Contexte de la formation : La santé des jeunes fait partie des priorités de la stratégie nationale de santé et du plan priorité prévention lancé par le gouvernement en mars 2018. Le développement de l’enfant est un processus complexe, qui concerne à la fois le corps et le psychisme. L’enfance est une période importante, qui nécessite un socle de sécurité interne suffisante pour “s’ouvrir au monde, explorer et acquérir des habilités” (physiques, psychologiques, langagière, d’apprentissage, d’estime de soi et de relations aux autres), favorables à son autonomie et à sa socialisation. Des problématiques de santé mentale peuvent ainsi altérer le développement et le fonctionnement à la maison, à l'école, avec les autres jeunes et avec la population en général. En 2014, l’Unicef estimait qu’environ 30 % des enfants de 6 à 12 ans étaient en souffrance psychologique. Selon l'Inserm, la prévalence des troubles dépressifs est estimée de 2,1 à 3,4 % chez l'enfant. L’adolescence et le début de l’âge adulte sont des phases de la vie caractérisées par la transition, la construction de l’identité et l’acquisition de l’autonomie. Ce sont des temps de transformations physiques et psychiques constantes. Ces périodes sont donc sujettes à la vulnérabilité des jeunes qui vont exprimer des besoins variés, en fonction de leur âge, de leur niveau de maturité et de leur environnement. On note ainsi une association forte entre une mauvaise santé mentale et de nombreux autres problèmes de santé et de développement chez les jeunes, en lien notamment avec la réussite scolaire, l’usage et l’abus de substances, les violences et la santé sexuelle et reproductive. Selon l’OMS, 1 Européen sur 4 est touché par des troubles psychiques au cours de sa vie. La littérature internationale rappelle que les troubles mentaux chez l’adulte commencent souvent pendant l’enfance ou l’adolescence, et que les troubles mentaux chez les jeunes ont tendance à persister à l’âge adulte en se révélant plus sévères. Les troubles mentaux sont ainsi la première cause d’invalidité chez les jeunes de 10 à24 ans avec la moitié des troubles apparaissant avant l’âge de 14 ans et les trois quart dans la vingtaine (troubles anxio dépressifs, troubles alimentaires, troubles bipolaires, consommation de toxiques etc.) La souffrance, le handicap, la stigmatisation, la discrimination et les comorbidités associées aux troubles mentaux chez les jeunes ont des conséquences significatives en termes de santé publique et d’impact économique, psychologique, biologique et social, comme : - sociales: perturbation des relations interpersonnelles, des études, de la trajectoire professionnelle. - psychologiques : détresse, démoralisation, perte de confiance en soi, anxiété, dépression, suicide. - biologiques : risque d’abus de substances, de moins bonne santé physique. Il faut donc être en mesure de repérer dans cette population les jeunes qui sont en situation de souffrance psychique et ceux à risque de développer des troubles mentaux sévères (dont les troubles psychotiques) pour leur proposer des interventions spécifiques et adaptées, dont l’efficacité à long terme est meilleure qu’à un stade plus évolué de la maladie. Le repérage et la prise en charge précoce de jeunes présentant une souffrance psychique ou un trouble sévère constitue donc un véritable enjeu. Objectifs de la formation : - Connaître les grandes étapes du développement normal de l’enfant et l’adolescent - Comprendre les enjeux de la crise d’adolescence et des transformations somato psychiques qu’elles impliquent pour le jeune et son entourage. - Être en mesure de connaître, repérer, identifier et distinguer les différentes pathologies et troubles psychiques des enfants et des adolescents de la souffrance psychologique aux troubles psychiatriques et leurs impacts. - Etre sensibilisé aux outils d’évaluation et programmes existants sur le repérage et les interventions précoces. - Savoir évaluer le risque suicidaire, chez un enfant ou un adolescent et être en mesure de l’accompagner, ainsi que sa famille vers une prise en charge adapté - Développer une prise en charge spécifique et pluridisciplinaire au travers de projets individualisés (articulant projet éducatif et projet de soin) en lien avec les familles et les partenaires. - Reconnaître et exprimer ses craintes et ses difficultés face à ces troubles pour mieux les gérer et identifier les limites de son intervention afin de pouvoir «passer le relais». - Réfléchir au travail avec les familles et l’entourage, à la posture du professionnel face aux proches, au cadre et ses spécificités en veillant au respect de la place de chacun - Partager les apports de la formation au sein de son équipe et voir en quoi ils éclairent la clinique. Objectif des vignettes cliniques : - Savoir repérer les signes cliniques d’une pathologie de l’adolescent - Connaître les grandes lignes de la conduite à tenir - Savoir orienter l’enfant/l’adolescent et sa famille selon le tableau clinique