Le tabac (12 millions d’usagers quotidiens) et l’alcool (9 millions d’usagers réguliers) sont les substances addictives les plus massivement utilisées en population générale avec un très lourd impact en santé publique. Ils constituent en effet les deux premières causes de mortalité évitable (75 000 décès/an liés au tabac, 41 000 décès liés à l’alcool). En complément des actions générales, des efforts particuliers doivent se porter en population spécifique et tout particulièrement envers les femmes enceintes ou ayant un projet de grossesse. La consommation d’alcool au cours de la grossesse est en effet considérée comme la première cause de handicap non génétique à la naissance (le syndrome d’alcoolisation fœtale SAF survient lors d’une naissance/1000 soit environ 800/an, le spectre pouvant concerner 1 naissance/10

0-. L’alcool reste la substance la plus susceptible d’atteindre le fœtus et en particulier son cerveau et sa croissance. Le tabac de son côté est la substance la plus consommée pendant la grossesse et expose à de nombreuses complications notamment un défaut de croissance du fœtus et la survenue d’accidents de fin de grossesse. Mais de nos jours, du fait de la banalisation de leurs usages notamment chez les femmes en âge de procréer, d’autres substances psychoactives doivent être prises en compte. Le cannabis est le produit illégal le plus largement consommé (1,3 millions d’usagers réguliers), y compris pendant la grossesse. Sa toxicité neurodéveloppementale est souvent banalisée voire ignorée. La cocaïne est la deuxième substance illicite la plus consommée en France (600 000 usagers dans l’année). Par ses effets cardio-vasculaires, elle peut mettre en péril le déroulement de la grossesse et la santé du fœtus. Les opiacés (héroïne et opioïdes) exposent à des complications de la grossesse mais aussi à un risque élevé de syndrome de sevrage du nouveau-né nécessitant une prise en charge spécialisée. Toutes ces situations doivent inciter les professionnels à évaluer également les vulnérabilités psychosociales souvent associées, elles sont elles-mêmes non seulement facteurs d’aggravation mais aussi des facteurs de risques directs sur la grossesse et le devenir de l’enfant. Une attention particulière doit être prêtée au repérage d’éventuels troubles psychiatriques en contexte périnatal. Dans ce contexte et face à ces risques souvent méconnus ou déniés par les personnes concernées, les enjeux d’amélioration du repérage et d’accès à un accompagnement sont essentiels, d’autant que des prises en charge adaptées et efficaces peuvent être proposées. Outre les spécialistes (gynécologie-obstétrique, addictologie…), du fait de leur proximité avec leurs patients et du fait de leur positionnement en première ligne, les médecins généralistes sont un maillon essentiel du parcours de soins pour repérer ces problèmes et accompagner les personnes et leur entourage. Le repérage peut être aussi fait par d’autres acteurs de proximité qui pourront également jouer un rôle important dans un accompagnement bienveillant. Méthode pédagogique Cette formation se déroule entièrement en e-learning (modules auto-formatifs en asynchrones pour la formation continue). Nous nous appuyons ainsi sur la variété des méthodes pédagogiques afin de mieux engager l'apprenant tout au long de son parcours de formation ainsi que l'aider à transférer les acquis dans sa pratique quotidienne. Nous nous adressons à des professionnels de santé en activité, dotés d’expériences, c’est pour cela que nous préconisons une approche inductive . Nous utilisons également des méthodes interrogatives, expérimentales et actives , notamment par la mise en pratique par l’étude de cas cliniques ciblés en cours de formation. De plus, chaque apprenant dispose d’un accompagnement et d’un suivi personnalisé. Il a également accès à un forum dédié afin de pouvoir poser ses questions et interagir avec ses pairs. Objectif général de la formation L’objectif de la formation est de viser au développement des connaissances pratiques et compétences des professionnels de santé dans le repérage et l’accompagnement des pratiques addictives chez les femmes enceintes et à l’issue de l’accouchement. Objectifs pédagogiques de la formation continue Cette formation vise à pour but d’accroître le rôle des professionnels de santé concernés en matière de repérage, de prévention et d’évaluation des risques des pratiques addictives en population spécifique (femmes enceintes ou ayant un désir de grossesse) et leur implication dans l’accompagnement de ces personnes confrontés à des addictions. (améliorer le suivi de grossesse et le parcours de soins de ces personnes) Objectifs de la phase d’EPP (Evaluation des Pratiques Professionnelles) suivant la méthode de l’audit clinique A l’issue de ces évaluations des pratiques professionnelles, l’apprenant aura la capacité de vérifier la bonne acquisition des recommandations de pratiques cliniques en termes d’entretien, d’évaluation et de prise en charge chez une patiente enceinte ou en désir de grossesse.