Contexte de la formation L’anorexie mentale est une restriction alimentaire qui entraine une perte de poids dangereuse. La boulimie se manifeste par des crises alimentaires fréquentes, suivies de vomissements. L’hyperphagie boulimique se caractérise par des crises alimentaires, sans vomissement. 20 % des adolescents reconnaissent avoir régulièrement recours à des stratégies de contrôle du poids et 28 % d’entre eux avouent avoir des crises de boulimie. Dans la majorité des cas, l’anorexie mentale débute à l’adolescence, soit vers 13 – 14 ans, soit vers 17 – 18 ans, et parfois aussi dans l’enfance. Il en va de même pour la boulimie nerveuse dont les débuts, un peu plus tardifs, surviennent entre 15 et 19 ans. Si l’hyperphagie boulimique commence un peu plus tardivement encore, avec un début des troubles vers le début de l’âge adulte, une part non négligeable débute à l’adolescence, ce qui justifie d’aborder ce trouble dans cette formation. En effet, les formes précoces de l’hyperphagie boulimique sont plus sévères et conduisent rapidement à l’obésité. La prévalence en Europe vie – entière (proportion de personnes qui au cours de leur vie, est atteint par un trouble des comportements alimentaires), est 0.3 à 1 % pour l’anorexie mentale, 1 à 3 % pour la boulimie nerveuse, 2 % pour l’hyperphagie boulimique. Cela représente entre 3 millions et 4,4 millions personnes qui vont souffrir d’un trouble du comportement alimentaire dans leur vie, dont 1 à 3 millions d’anorexiques ou de boulimiques, selon les critères du DSM V. Et si on considère les formes partielles de ces troubles, celles-ci sont 2 à 3 fois plus fréquentes. Les troubles des comportements alimentaires ont un retentissement majeur sur la santé physique, psychique, et la vie relationnelle des adolescents avec un risque important de surmortalité, liés aux troubles métaboliques induits et au suicide. Si l’impact est somatique (retard de croissance, risque cardiaque, altération dentaire et ostéoarticulaire, infertilité…) et psychologique (détresse psychologique, perte de confiance et mésestime de soi, troubles anxieux, dépression, suicide), les répercussions sociales sont aussi très importantes. Les troubles du comportement alimentaire altèrent les relations au sein de la famille qui s’épuise et les relations amicales de l’enfant ou de l’adolescent. Ils isolent le jeune, le marginalisent, et aboutissent souvent au décrochage scolaire. L’adolescence est un passage instable qui va du monde de l’enfance à celui des adultes. C’est le moment où se construit et s’affirme une identité propre. C’est une mutation du corps et de la pensée rapide et profonde qui ouvrent une séquence de vulnérabilité propice à l’émergence d’un trouble du comportement alimentaire, mais c’est surtout une période dans l’évolution du sujet où rien n’est totalement figé où tout peut rentrer dans l’ordre. Si les troubles du comportement alimentaire font le « buzz » sur les réseaux sociaux, ils inquiètent les soignants peu ou pas formés à ces pathologies, qui ne les repèrent que tardivement, et se sentent démunis. L’accès aux soins est aussi souvent retardé par la méconnaissance du dispositif de soins existant. Or un repérage précoce et des soins efficients prodigués à cette période de la vie autorisent, dans la majorité des cas une guérison, et prévient l’aggravation du trouble et sa chronicisation qui rendent les soins plus complexes et les conséquences du trouble plus handicapantes, du fait des hospitalisations longues, du décrochage scolaire, de l’isolement du groupe des pairs, de l’épuisement familial. Objectifs : -Connaître les principaux troubles des comportements alimentaires -Comprendre le trouble du comportement alimentaire en tant qu’addiction sans drogue -Connaitre les outils de dépistage précoces de ces troubles -Motiver le patient souffrant d’un TCA à se soigner, connaitre les filières de soins et le réseau associatif impliqués dans la prise en charge des TCA et savoir orienter le patient vers les structures ad hoc -Connaitre, les principes de la nutrition et du repas thérapeutique et savoir déceler les signes de gravité de l’anorexie mentale, la boulimie nerveuse et l’hyperphagie boulimique -Être sensibilisé aux psychothérapies et à l’importance du corps et des 5 sens dans le traitement des patients souffrant d’un TCA -Suggérer des ateliers thérapeutiques pratiqués en unités TCA et que les soignants pourront proposer aux patients lors de leurs prises en soins