Contexte et enjeux La France est le cinquième pays européen en matière de consommation d’antibiotiques, avec une moyenne supérieure de 20% à la moyenne européenne (ECDC, 2021-. Depuis les années 2000, l’Etat a mis en jeux plusieurs plans antibiotiques pour lutter contre l’antibiorésistance. Cela passe par l’avènement de l’utilisation large des solutés hydroalcooliques avec le lavage des mains, mais aussi par des campagnes choc comme « les antibiotiques, c’est pas automatique ». L’Etat est pleinement engagé dans la lutte contre l’antibiorésistance à travers la mise en œuvre d’une feuille de route interministérielle pour la maîtrise de l’antibiorésistance publiée dès 2016. Sept ministères sont mobilisés pour décliner de façon coordonnée les interventions nécessaires en santé humaine, animale et environnementale en adéquation avec l’approche « Une seule santé » prônée par l’Organisation mondiale de la santé. Cette mobilisation vient d’être reconfirmée via la stratégie 2022-2025 de prévention des infections et de l’antibiorésistance en santé humaine qui repose sur deux piliers : la prévention et le contrôle des infections, ciblant à la fois les infections communautaires et celles associées aux soins et le bon usage des antibiotiques. La mobilisation du développement professionnel continu (DPC) est l’un des leviers de l’axe 2 de cette stratégie « Du citoyen usager du système de santé au professionnel du secteur de la santé : une continuité nécessaire à la prévention des infections et de l’antibiorésistance ». La pandémie de Covid-19 a en effet rappelé à tout un chacun, citoyen et professionnel, les multiples conséquences d’une pandémie et l’importance des mesures de prévention individuelles et collectives pour lutter contre la transmission des infections. Le suivi annuel mis en place par Santé publique France montre une baisse très importante des prescriptions et de la consommation d’antibiotiques en secteur de ville où sont délivrés 92% des antibiotiques. En 2020, 44,4 millions de prescriptions ont été dispensées en ville. Elles ont chuté de 18% par rapport à 2019 dans ce contexte particulier. Mieux connaitre les différents facteurs qui contribuent à l’antibiorésistance, bien appréhender les différents enjeux à court, moyen et long terme, adapter la prise en charge thérapeutique tout en assurant un contrôle optimal des infections et bien évaluer les moyens de prévention constitueront les principaux objectifs de cette formation pour le médecin généraliste. Résumé Cette action est un programme d’EPP de 10h s’appuyant sur deux méthodes HAS. Elle comporte un premier tour de vignettes cliniques suivi d’un second tour en réévaluation composé de tests de concordance de script (TCS). Le comité d’experts ayant participé à l’élaboration des vignettes cliniques et le panel de référence pour les TCS sont composés de dix experts en maladies infectieuses, dont la majorité sont des PU-PH et MCU-PH, ayant leurs spécialités directement en rapport avec la prévention des infections et de l’antibiorésistance et ayant des activités cliniques et/ou de recherche dans cette thématique. Le programme porte sur les thématiques suivantes : ▪ Apport de connaissances : o Enjeux et moyens d’actions relatifs à la maîtrise de l’antibio résistance o Concepts de base en microbiologie et physiopathologie, dont les mécanismes de transmission des agents infectieux et d’acquisition des infections associées aux soins ainsi que les principales données microbiologiques et les principales résistances aux antibiotiques pour les infections courantes en pratique quotidienne o Mesures de prévention et de limitation de transmission des agents infectieux communautaires ou associés aux soins o Identification des sources d’information et outils fiables en matière de prévention/contrôle des infections et bon usage des antibiotiques : ex les sites-ressources, les recommandations de bonnes pratiques, les outils à destination des patients, etc. ▪ Mise en œuvre : o Amélioration de l’usage des antibiotiques : ▪ Conduite d’une démarche diagnostique clinique et paraclinique ▪ Reconnaissance des signes de gravité d’une infection et orientation à bon escient ▪ Justification de sa prescription antibiotique tant sur le recours nécessaire à une antibiothérapie que sur son choix et ses modalités de prescription Pour ce faire, les vignettes cliniques et les TCS porteront sur les points suivants : Principaux microorganismes et modes de transmission des agents, principales données microbiologiques et résistances aux antibiotiques pour les infections courantes en pratique clinique Prévention et contrôles des infections liées aux soins (IAS) et/ou nosocomiales Enjeux de la maitrise de la résistance aux antibiotiques : états des lieux selon le temps, le pays, les secteurs d’activité et pistes d’actions pour ancrer les progrès de 2020 Bon usage des antibiotiques Ce programme s’appuie sur les dernières recommandations de bonnes pratiques en matière de prévention des infections et de l’antibiorésistance : - Tous engagés pour un meilleur usage des antibiotiques , Agence Nationale de la Sécurité du Médicament (ANSM), 2021 - Antibiotiques et résistance bactérienne : pistes d’actions pour ancrer les progrès de 2020 , Agence Nationale de la Sécurité du Médicament (ANSM), 2021 - Résistance aux antibiotiques , Santé Publique France, 2022 - Plan national d’alerte sur les antibiotiques, Sante.gouv, 2011-2016 - Stratégie d'antibiothérapie et prévention des résistances bactériennes en établissement de santé, H- 2008 - Principes généraux et conseils de prescription des antibiotiques en premier recours , H- 2014 - Stratégie d'antibiothérapie et prévention des résistances bactériennes en établissement de santé , H- 2008 - Choix et durée de l'antibiothérapie : Urétrites et cervicites non compliquées , H- 2021 - Choix et durée de l'antibiothérapie : Otite moyenne aiguë purulente de l’adulte , H- 2021 - Choix et durée de l'antibiothérapie : Otite moyenne aiguë purulente de l’enfant , H- 2021 - Choix et durée de l'antibiothérapie : Rhinopharyngite aiguë et angine aiguë de l’enfant , H- 2021 - Choix et durée de l'antibiothérapie : Rhinopharyngite aiguë et angine aiguë de l’adulte , H- 2021 - Choix et durée de l'antibiothérapie : Sinusite de l'adulte , H- 2021 - Choix et durée de l'antibiothérapie : Sinusite de l'enfant , H- 2021 - Choix et durée de l'antibiothérapie : Cystite aiguë simple, à risque de complication ou récidivante, de la femme , H- 2021 - Choix et durée de l'antibiothérapie : Pyélonéphrite aiguë de la femme , H- 2021 - Choix et durée de l'antibiothérapie : Femme enceinte : colonisation urinaire et cystite, H- 2021 - Choix et durées d’antibiothérapie préconisées dans les infections bactériennes courantes, H- 2021 - Choix et durée de l'antibiothérapie : Prise en charge des furoncles chez l’adulte et chez l’enfant, H- 2021 - Choix et durée de l'antibiothérapie : Prise en charge des abcès cutanés, H- 2021 - Choix et durée de l'antibiothérapie : Prise en charge des dermohypodermites bactériennes non nécrosantes (DHBNN) chez l’adulte, H- 2021 - Choix et durée de l'antibiothérapie : Prise en charge des dermohypodermites bactériennes non nécrosantes (DHBNN) chez l’enfant, H- 2021 - Choix et durée de l'antibiothérapie : Prise en charge des furonculoses, H- 2021 - Choix et durée de l'antibiothérapie : Prise en charge de l’impétigo, H- 2021 - Choix et durée de l'antibiothérapie : Traitement guidé de l’infection par Helicobacter pylori chez l’adulte, H- 2021 - Choix et durée de l'antibiothérapie : Traitement probabiliste de l’infection par Helicobacter pylori chez l’adulte, H- 2021 - Choix et durée de l'antibiothérapie : Diverticulite aiguë sigmoïdienne non compliquée, H- 2021 - Antibiothérapie des infections à entérobactéries et à Pseudomonas aeruginosa chez l’adulte : place des carbapénèmes et de leurs alternatives, H- 2019 Les méthodes pédagogiques utilisées dans ce programme sont les méthodes active et affirmative . Objectifs pédagogiques détaillés ▪ Savoir se questionner et se remettre en question sur sa propre pratique ▪ Vérifier ses acquis ou acquérir les bases sur la prévention des infections et de l’antibiorésistance ▪ Evaluer ses pratiques professionnelles sur la base de vignettes cliniques et de TCS conçus et rédigées par un comité d’experts ▪ Savoir définir des critères d’amélioration pour la prévention des infections et de l’antibiorésistance ▪ Savoir mettre en œuvre des actions d’amélioration afin d’orienter la pratique réelle vers la pratique recommandée ▪ Connaître les principales classes d’antibiotiques en fonction des germes impliqués ▪ Connaître la physiopathologie et les principes de base de la microbiologie aidant à lutter contre la résistance aux antibiotiques ▪ Savoir interpréter un antibiogramme (de germe résistant aux antibiotiques) ▪ Savoir instaurer un traitement, sa réévaluation à 48/72h, mais également arrêter une antibiothérapie inutile (infection virale ou fièvre isolée non documentée) ▪ Savoir prescrire un antibiotique à la bonne dose, la bonne durée, et la voie d’administration adéquate ▪ Savoir prescrire un antibiotique en fonction de l’écologie bactérienne, des interactions médicamenteuses et leurs potentiels effets indésirables (insuffisance rénale etc.) ▪ Savoir quand et comment dépister les complications d’une infection bactérienne responsable d’un échec de traitement ▪ Connaitre les différents moyens de prévention et leur application pratique (système de surveillance, déclaration obligatoire, etc.)