Justification de l’action L’échocardiographie est au cœur de la gestion de tout patient cardiaque depuis plus de 40 ans. Du diagnostic positif à la prise en charge thérapeutique jusqu’au suivi, le positionnement de l’échocardiographie est majeur car utilisée par 80% des cardiologues dans leurs activités cliniques. La grande majorité des recommandations utilise cet outil pour stratifier les patients en première ligne. Parallèlement, l’échocardiographie s’emploie à un niveau de sur-spécialité avec ses modalités d’écho de stress et d’ETO. Ici, les indications des examens et ce que l’on doit en attendre sont au-devant de la scène dans la prise en charge des patients. Trois grands groupes de pathologies cardiaques sont la cible de ces modalités : - La cardiopathie ischémique La cardiopathie ischémique pose la question du diagnostic positif de la maladie en évitant l’approche invasive par coronarographie systématique. La place des différentes modalités d’imagerie non invasive nécessite d’être connue afin de prescrire au mieux les examens d’échographie de stress, d’IRM, de scintigraphie ou de scanner. Dans le suivi des patients coronariens, les contextes d’application de ces modalités sont nombreux en fonction des niveaux de revascularisation coronaire. Un algorithme spécifique est à mettre en place pour chaque patient. Pour les médecins qui pratiquent l’échographie de stress, l’interprétation des examens est également source d’erreur notamment en intégrant les paramètres de quantification de la contraction myocardique. La formation dédiée à ce thème permettra aux médecins de correctement sertir les avantages et inconvénients de chacune des techniques, et d’intégrer des notions de coût dans leur prescription. - Les pathologies valvulaires Cette formation a pour objectif de traiter de la place de l’échocardiographie dans la prise en charge des patients atteints de valvulopathies, autre véritable problème de santé publique en raison du vieillissement des populations, et des nouvelles recommandations. Le rétrécissement aortique chez l’adulte est la valvulopathie la plus fréquente du fait du vieillissement de la population. L’étiologie la plus fréquente dans les pays industrialisés est la maladie de Monckeberg : RA dégénératif calcifié. La progression de la sténose est lente, le RA devient serré lorsque la surface est inférieure à 1 cm², ce qui correspond généralement à un gradient transvalvulaire 40 mmHg. Cependant, à côté de ce cas typique, de nombreuses situations existent, autant de pièges et de difficultés à bien connaître : RA en bas débit, RA à bas débit paradoxal, RA pseudo serré en termes de gradient du fait d’un état d’hyper-débit et d’insuffisance cardiaque… L’insuffisance mitrale est par ordre de fréquence la 2ème valvulopathie. Dans les pays industrialisés, la cause est avant tout la dégénérescence de la valve parfois favorisée par une dystrophie du tissu. La complication est la rupture de cordage. De nouvelles procédures non chirurgicales comme le Mitraclip sont à disposition des cardiologues qui ont à sélectionner les patients à partir de l’échocardiographie. Pour les patients porteurs de prothèses valvulaires, la mise en place d’un suivi strict par échocardiographie est à effectuer. Le diagnostic de dysfonctionnement de prothèse au vue de ses conséquences notamment sur les prothèses mécaniques est à savoir poser. De nouvelles recommandations sur les valvulopathies ont été proposées en 2017 et méritent d’être détaillées pour une prise en charge optimale s’appuyant sur les modalités d’imagerie de coupe. - L’insuffisance cardiaque L’insuffisance cardiaque est une maladie en progression qui représente un problème de santé publique important et dont le pronostic a été amélioré par les progrès réalisés ces dernières décennies dans le diagnostic et la thérapeutique. L’ETT joue un rôle important à côté de la clinique pour le diagnostic positif, de mécanisme (IC à fonction systolique altérée, vs préservée) de gravité (identification des malades à haut risque) étiologique, de la recherche de complications et le suivi sous traitement médical ± interventionnel. Le pronostic de l’IC reste sévère puisque 50% des patients décèdent après 5 ans d’évolution. Les étiologies principales sont dans les pays européens la cardiopathie ischémique et l’HTA souvent associée.