CONTEXTE ET RESUME Les dyslipidémies, principalement définies par une élévation du LDL-cholestérol (LDL-c), sont un des facteurs de risque cardiovasculaire (CV) responsables d’événements athérothrombotiques majeurs : syndrome coronaire aigu, accident ischémique cérébral et artérite des membres inférieurs (1-. Le problème posé par l’élévation du LDL-c est double : - il n’y a pas d’effet seuil dans la relation entre valeur plasmatique du LDL-c et risque CV. La valeur plasmatique du LDL-c peut n’être que peu élevée mais elle reste corrélée à la survenue de tels événements et sa diminution réduit le risque de survenue ou de récidive de ces événements (1-

8- ; - une bonne hygiène de vie peut ne pas être pas suffisante à protéger des risques CV induits par le LDL-c. L’hypercholestérolémie familiale hétérozygote (HeFH) est l’anomalie génétique la plus fréquente en France, définie par une élévation nette du LDL-c (notamment supérieure à 1,90 g/l). Sa prévalence est estimée à 1/250. Cette HeFH contribue à un développement précoce de lésions d’athérosclérose sur l’ensemble des territoires artériels, et ce, y compris chez des individus ayant d’excellentes habitudes de vie, notamment sur le plan de l’alimentation et des activités physiques. Il a été démontré que la réduction du LDL-c chez ces patients réduit le risque d’événements athérothrombotiques, même si l’hygiène de vie en parallèle est évaluée comme excellente (

9-. Les données des registres français et européens, et le registre mondial Da Vinci ont démontré une méconnaissance par une majorité de médecins et d’individus des critères diagnostiques de la HeFH, conduisant à un sous-diagnostic et donc à un défaut de prise en charge adaptée de ces individus (1

0-. En prévention CV secondaire, depuis 2015, plusieurs essais thérapeutiques contrôlés, conduits contre placebo (IMPROVE-IT, FOURIER, ODYSSEY Outcomes ; 11, 12, 1

3- ont démontré que l’atteinte de taux très bas de LDL-c (notamment inférieur à 0,55 g/l voire 0,40 g/l) réduit le risque de récidive d’événements athérothrombotiques. Les bénéfices de la diminution du LDL-c sont tels que les recommandations européennes de 2019 pour la prise en charge des dyslipidémies (1

4- et de 2021 pour la prévention CV (1

5- ont proposé des cibles d’intervention plus basses qu’antérieurement, cibles corrélées au risque du patient. De ce fait, le risque CV d’un patient est une étape essentielle de la prise en charge des dyslipidémies. Depuis 2021, il est proposé en prévention CV primaire d’utiliser une nouvelle grille de risque d’évaluation, la grille SCORE2 et son dérivé pour les patients plus âgés, la grille SCORE2-OP 15, 16, 1

7-. Dans 4 circonstances, il n’est pas nécessaire d’utiliser cette grille : la prévention CV secondaire, l’existence d’un diabète, l’existence d’une maladie rénale chronique et en présence de certaines dyslipidémies très athérogènes (1

5-. En 2023 cependant est parue une nouvelle déclinaison de la grille SCORE2, SCORE2 Diabetes, spécifiquement dédiée aux patients ayant un diabète (1

8-. Malgré ces éléments nouveaux, scientifiquement fondés, les données de pratiques en France comme en Europe, démontrent une insuffisance de prise en charge sur le plan lipidique (1

0-. OBJECTIFS GENERAUX ET SPECIFIQUES En phase avec les données acquises de la science et leur traduction opérationnelle dans les recommandations européennes (Société européenne de cardiologie) de 2019 et de 2021, cette formation-DPC a pour objectif de : O BJECTIFS GENERAUX 1. Développer les connaissances sur la prise en charge des dyslipidémies notamment sur le dépistage de l’Hypercholestérolémie Familiale Hétérozygote par des moyens simples et validés (Score DUTCH), de conseiller une enquête familiale avec dépistage 2. Connaître les moyens d’évaluation du risque CV en prévention primaire et de connaître les indications des examens complémentaires (score calcique coronaire, doppler vasculaire, tests d’ischémie) pour mieux définir le risque et éventuellement dépister une maladie coronaire ; 3. S’approprier les nouvelles recommandations sur l’évaluation du risque CV chez les sujets en prévention primaire (ESC 2021-, avec les grilles SCORE2 et SCORE2-OP et l’apport de la grille SCORE2 dédiée au diabète ; 4. Utiliser de façon adaptée les bilans biologiques et notamment la place du HDL-C qui n’est plus considéré comme un facteur protecteur et n’est plus une cible thérapeutique ; 5. Connaître les indications du dosage de la lipoprotéine (a) tout en sachant que son dosage n’est pas encore pris pas la solidarité nationale ; 6. Connaître les stratégies thérapeutiques préconisées en fonction des types de patients pris en charge ; 7. Connaître l’efficacité attendue de diminution du LDL-c et les rapports bénéfice-risque des stratégies thérapeutiques validées et de leurs associations potentielles (statines, ézétimibe et inhibiteurs des PCSK

9- ; 8. Connaître la conduite à tenir préconisée en cas d’élévation des triglycérides, de taux bas de HDL-c et la place de certains traitements tels les acides gras oméga 3 et les fibrates. 9. Connaître les différents niveaux de preuves, permettant d’établir des indications fortes (classe I), des contre-indications établies (classe III), ou des indications moins certaines (classe IIA, « conseillées », classe IIB, « possibles ») des stratégies proposables telles que définies dans les recommandations européennes de 2019 et 2021.