Les maladies environnementales sont en augmentation de façon globale et les sources de contaminations sont multiples : air intérieur et extérieur, alimentation, cosmétiques, eau de boisson et d’irrigation. Depuis les années 1990, plusieurs centaines de substances ont été identifiées comme perturbateurs endocriniens environnementaux avérés, présumés et suspectés. Un perturbateur endocrinien est une substance ou un mélange de substances, qui altère les fonctions du système endocrinien et de ce fait induit des effets néfastes dans un organisme intact, chez sa progéniture ou au sein de (sous)- populations. OMS 2002 Nous sommes exposés tout au long de la vie à des mélanges de ces substances qui interagissent ensemble : on parle d’effet cocktail. [1-5] Il existe des périodes de vulnérabilité en particulier pendant la grossesse, l’enfance et la puberté où ces substances peuvent modifier le fonctionnement et la mise en place de grandes fonctions comme le développement cérébral, les différents systèmes endocriniens, les gonades, le fonctionnement du tissu adipeux par exemple. Les perturbateurs endocriniens peuvent provoquer chez l’animal et chez l’homme : des troubles de la croissance et du développement, des anomalies de la puberté, des pathologies thyroïdiennes, des maladies métaboliques comme le diabète et l’obésité, des troubles de la reproduction et certains cancers. [6-17]. Notre corps n’est pas une barrière imperméable, la contamination peut se faire par les voies respiratoires, digestives, cutanées et de la mère au fœtus. Des études récentes montrent une exposition généralisée des populations et des niveaux d’imprégnation élevés pour les bisphénols A, S et F, phtalates, per fluorés, retardateurs de flamme bromes, éthers de glycol et parabènes (Etude Esteban, Santé Publique France) et également pour les pesticides (Etude Elfe, Santé Publique France) [18-19] L’accompagnement des patients pourrait permettre de modifier l’évolution naturelle de certaines maladies chroniques et de leur coût pour la société [20-21]. La Stratégie Nationale sur les Perturbateurs endocriniens 2 (SNPE

2- a réaffirmé la nécessité de l’implication du ministère de la Santé et des professionnels de santé sur ce sujet [22]. Les perturbateurs endocriniens environnementaux peuvent entrainer des pathologies propres à l’enfant et à l’adulte. Cette formation intéresse à double titre les dermatologues : D’une part car la voie d’absorption percutanée des perturbateurs endocriniens est importante, il est donc nécessaire qu’ils connaissent l’impact des topiques qu’ils prescrivent à leurs patients, notamment chez la femme enceinte. D’autre part, certaines pathologies prises en charge par le dermatologue peuvent être liées à des effets des perturbateurs endocriniens (acné, syndrome des ovaires micro-polykystique, hirsutisme, dermatite atopique, troubles cutanées liés à l’obésité, au diabète et aux pathologies thyroidiennes) Ce programme, propose aux stagiaires une formation permettant : • d’identifier les sources d’exposition aux facteurs environnementaux et d’en étudier les mécanismes physiopathologiques et les périodes à risques (période de vulnérabilité) • de connaitre l’impact des facteurs environnementaux sur la santé. • d’envisager les mesures préventives simples pour les populations particulièrement à risque. Cette formation leur propose, sur la base des recommandations, des données récentes : • sur le contexte environnemental actuel (Exposome) comprenant les perturbateurs endocriniens environnementaux et les outils pour les repérer dans le mode de vie des patients • dans leur analyse et leur diagnostic lorsqu’ils dépistent une pathologie potentiellement en lien avec les perturbateurs endocriniens environnementaux en connaissant les diagnostics différentiels et les examens complémentaires nécessaires pour les prendre en charge. • sur les pathologies potentiellement en lien avec des facteurs environnementaux, les objectifs et les stratégies du traitement de ces pathologies incluant une mise en place de mesures visant à limiter l’exposition aux perturbateurs endocriniens environnementaux. Ainsi, dans des domaines aussi vastes, intéressants et préoccupants que sont les maladies environnementales et les perturbateurs endocriniens environnementaux, les stagiaires pourront améliorer leur pratique afin de mieux prendre en charge et accompagner les patients en dermatologie. Les médecins sont les premiers à repérer les pathologies en lien avec les perturbateurs endocriniens environnementaux. Objectifs Généraux : A l’issue de cette formation les participants doivent avoir amélioré, en fonction de leurs besoins particuliers, leurs capacités à et/ou leurs connaissances pour : 1. Argumenter sur le rôle des facteurs de l’environnement 2. Organiser une stratégie de prise en charge des pathologies et des choix thérapeutiques 3. Assimiler les acquis de cette formation pour qu’ils aient un impact durable sur leur pratique en dermatologie Objectifs spécifiques Identifier qui est concerné par les perturbateurs endocriniens et pourquoi - Repérer les risques liés aux perturbateurs endocriniens dans le domaine « environnements et santé ». - Connaitre les périodes à risque, notamment concernant les topiques qu'on prescrit pendant la grossesse et le risque pour le fœtus - Communiquer sur les risques chimiques auprès des populations concernées. Organiser une stratégie de prise en charge des risques liés aux PEE. - Reconnaître les éléments cliniques orientant vers un trouble lié aux PEE ou un traitement dermatologique pouvant avoir un effet de perturbation endocrinienne. - Envisager une stratégie de réduction des expositions. - Identifier les ressources à communiquer au patient. 7. Méthodes utilisées La méthode de formation continue présentielle a été choisie sous forme d’une séance plénière de 3 h avec 3 intervenants. Une série de QCM pré et post-test permettra de mesurer les acquis cognitifs. 8. Messages : -Les perturbateurs endocriniens environnementaux n’agissent pas comme les autres toxiques, il n’y a pas d’effet « seuil », ils peuvent agir à très faibles doses et sont particulièrement dangereux à des phases clés du développement : grossesse, petite enfance et puberté. Il existe une période de latence entre le moment d’exposition et l’apparition des pathologies. Des centaines de substances ayant des effets de perturbateurs endocriniens environnementaux ont été identifiées et leurs effets se potentialisent entre- eux : on parle d’effet cocktail. Les modifications physiologiques entrainées par l’exposition aux perturbateurs endocriniens environnementaux peuvent être transmises aux générations suivantes : on parle d’effet transgénérationnel. (1-

5- -Les pathologies pouvant être en lien avec l’environnement peuvent également avoir des causes médicales qu’il ne faut pas méconnaitre. Il est important de garder une démarche médicale rigoureuse pour prendre en charge l’acné, les symptômes dermatologiques des ovaires micro-polykystique, l’hirsutisme, la dermatite atopique, les troubles cutanées liés à l’obésité, au diabète ou aux pathologies thyroïdiennes. Les outils disponibles pour confirmer l’implication des perturbateurs endocriniens environnementaux sont quasi inexistants pour la pratique clinique au cabinet, ils ne sont développés pour le moment que dans le cadre de la recherche scientifique, les pathologies environnementales restent donc encore un « diagnostic d’élimination »(6-1

7-. -La prise en charge du patient sera la plus ajustée possible afin de ne pas créer de blocage ou d’injonctions paradoxales et devra intégrer la prise en compte d’autres facteurs environnementaux et sociaux comme le tabac, l’alcool, les allergies… (20-2

2- - Il existe de plus en plus de sites d’information à destination du public et d’applications pour smartphone sur les perturbateurs endocriniens, il est important que le médecin les connaisse. (Documents)