Contexte : Le cancer de la prostate constitue un problème de santé publique important. Tout d’abord, il s’agit du cancer le plus fréquent ; d’après les chiffres de l’Institut de veille sanitaire (InVs), en 2015, 50 430 nouveaux cas ont été diagnostiqués. Avec 8 512 décès en 2015, il occupe le troisième rang des décès par cancer chez l'homme. L'âge moyen du cancer de la prostate se situe aux alentours de 60-70 ans, mais certains hommes sont affectés à un âge plus précoce. Son incidence est en forte augmentation (+ 8,5 % par an entre 2000 et 200

5- en raison de l'effet combiné du vieillissement de la population, de l’amélioration de la sensibilité des techniques diagnostiques et de la diffusion du dépistage par dosage sanguin de l’antigène spécifique prostatique (PSA) couplé au toucher rectal. Parallèlement on observe une diminution de son taux de mortalité (en moyenne - 2,5 % par an sur cette même période), du fait notamment de l'amélioration de l’efficacité des traitements. Avec une survie relative à 5 ans estimée à près de 80 %, c’est un cancer de très bon pronostic. Les avis concernant le dépistage précoce systématique sont partagés puisqu’il n’existe pas de preuve de son réel impact sur l’épidémiologie du cancer de la prostate. La Haute Autorité de Santé (HAS) n'a donc pas mis en place de programme de dépistage organisé pour ce cancer. Par ailleurs, la décision individuelle de réaliser un test de dépistage implique une information du patient quant aux bénéfices potentiels ainsi qu’aux risques associés aux interventions diagnostiques et thérapeutiques (traitement d’un cancer sans impact sur le pronostic de la maladie, dépistage d’un cancer qui ne serait jamais devenu symptomatique avant le décès du sujet). Le seul facteur prédisposant connu est la présence, dans l’ascendance directe ou dans la fratrie, d’un cancer de prostate. Dans cette population à risque, une surveillance particulière peut être proposée à partir de 40 ans afin d’optimiser les chances de dépister la maladie à un stade précoce. Le processus diagnostique du cancer de la prostate débute habituellement par une visite chez le médecin généraliste, d’où la pertinence du public concerné par cette action de formation. Sur la base de la description des symptômes par le patient et de l’examen physique, le médecin généraliste pourra diriger son patient vers un urologue ou lui prescrire des examens complémentaires afin de vérifier la présence d’un cancer de la prostate ou faire un diagnostic différentiel. Le programme de cette action de formation se déroulera en quatre temps : 1. Pendant la première phase de formation continue non-présentielle, chaque participant devra répondre à une série de questions à choix multiples (QCMs) relatifs à des cas cliniques en lien avec le sujet traité et représentatifs de diverses situations pouvant être rencontrées au cours de sa pratique. Les questions porteront aussi bien sur le diagnostic que sur l’examen clinique, l’interrogatoire, les examens complémentaires ou la prise en charge thérapeutique du cancer de la prostate. Ces cas cliniques ont pour objectif d’amener le participant à s’interroger sur ce qu’il ferait dans de pareils cas et ainsi d’évaluer ses connaissances en rapport avec différents aspects de sa pratique professionnelle. 2. Le programme de la session de formation continue présentielle comportera deux parties. La première partie permettra aux participants de faire un état des lieux global de leurs connaissances sur le cancer de la prostate grâce à des généralités sur la pathologie et des rappels concernant sa symptomatologie, ses facteurs de risque, son dépistage individuel et la procédure pour établir son diagnostic. La seconde partie de cette action de formation continue présentielle sera consacrée à l’analyse de cas cliniques, différents de ceux abordés lors de la formation continue non-présentielle mais également représentatifs de diverses situations pouvant être rencontrées en médecine générale. Les participants seront alors invités à partager leur point de vue et échanger avec le reste de l’auditoire et l’intervenant. Une synthèse des modalités de prise en charge de chaque cas sera systématiquement présentée, étayée d’un rappel des principales recommandations officielles. 3. Pendant la seconde phase de formation continue non-présentielle, chaque participant devra à nouveau répondre à la même série de QCMs que lors de la première phase. 4. Enfin, le professionnel de santé procédera à l’analyse des résultats de ses QCMs pré- et post-session grâce à une synthèse qui lui sera transmise en fin de formation. Il pourra ainsi constater ses éventuelles erreurs aux QCMs et l’amélioration de ses connaissances concernant les différents aspects de sa pratique évalués au travers des cas cliniques. Objectifs principaux : Améliorer le diagnostic précoce et la prise en charge du cancer de la prostate. Objectifs pédagogiques : • Connaître l’épidémiologie du cancer de la prostate ; • Savoir repérer les facteurs de risque du cancer de la prostate, le diagnostiquer, et mettre en place une prise en charge spécialisée le cas échéant ; • Connaître la conduite à tenir selon la situation clinique (patient symptomatique ou non) ; • Connaître les modalités de dépistage précoce du cancer de la prostate. Objectifs opérationnels : • Évaluer les facteurs de risque de cancer de la prostate (âge, antécédents familiaux, origine ethnique, facteurs environnementaux) ; • Améliorer et faciliter le raisonnement clinique en soins primaires ; • Assurer la prise en compte du risque de maladie grave (cancer de la prostate) ; • Savoir décrire de façon précise les diagnostics retenus ; • Diminuer la prescription d’examens complémentaires inutiles, comme le dosage systématique du taux de PSA chez tous les hommes ; • Améliorer la décision partagée du dépistage individuel du cancer de la prostate avec le patient en sachant justifier de façon argumentée la position adoptée et les décisions prises. • Argumenter l'attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient, le cas échéant. Objectifs de la Formation continue : Lors de la phase présentielle, acquisition/perfectionnement des connaissances/compétences concernant le dépistage et la prise en charge du cancer de la prostate. Sur la base des résultats obtenus à l’analyse des cas cliniques lors des phases non-présentielles, le professionnel de santé devra faire évoluer sa stratégie de dépistage des patients à risque de cancer de la prostate et ses méthodes de prise en charge des patients atteints par la remise en question de sa pratique professionnelle et l’application des mesures proposées par l’intervenant lors de la phase présentielle.