Contexte : L'embolie pulmonaire est une affection grave entraînant, en l’absence de traitement 30 % de mortalité pouvant se réduire à moins de 20 % sous traitement anticoagulant. C'est une maladie fréquente : son incidence annuelle en France est estimée à 60 cas pour 100 000 habitants, soit environ 40 000 cas par an. L’embolie pulmonaire est l'obstruction d’une artère pulmonaire ou de l’une de ses branches, en général par un caillot de sang qui se forme lors d’une phlébite ou thrombose veineuse. Les thromboses veineuses profondes et l’embolie pulmonaire sont les deux manifestations cliniques d’une même entité, la maladie veineuse thrombo-embolique. Il s’agit d’une maladie multifactorielle. Les patients peuvent présenter plusieurs facteurs de risque, l’effet entre ces facteurs pouvant être additif ou multiplicatif. Dans la moitié des cas, aucun facteur n’est identifié. Il existe deux présentations cliniques très différentes d’embolie pulmonaire : une forme rare (5 % des cas) à haut risque de décès, définie par la présence d’un état de choc (mortalité 25-50 %), et l’embolie pulmonaire sans état de choc (95 % des cas) dont la présentation clinique est très polymorphe et dont la difficulté de prise en charge repose sur l’évocation du diagnostic et le respect de l’algorithme diagnostique. Les symptômes sont parfois difficilement évocateurs, car peu intenses ou peu spécifiques, et variables d’une personne à l’autre. La difficulté à respirer peut survenir progressivement et la douleur peut être modérée. L’embolie pulmonaire est une affection si fréquente que toute anomalie respiratoire survenant de façon brutale doit faire évoquer ce diagnostic, surtout lorsqu’ils surviennent dans un contexte de risque de phlébite (suite d'une intervention chirurgicale, immobilisation dans le mois précédent, cancer en cours de traitement...). La prise en charge de l’embolie pulmonaire dépend de sa gravité et de l’état du patient. Si le diagnostic est généralement confirmé à l’hôpital, le rôle du médecin généraliste est déterminant. En effet, il doit être capable d’effectuer un examen clinique complet des patients à risque, de reconnaître les signes de la pathologie afin d’orienter le patient vers une équipe médicale spécialisée ou un service d’urgence le cas échéant, et d’assurer le suivi et la surveillance du traitement chez les patients atteints. Enfin, une éducation du patient est toujours obligatoire. Il s’agit notamment de l’informer sur les signes de récidive d’embolie pulmonaire, les signes hémorragiques sous anticoagulants, l’importance de l’observance thérapeutique et les interactions médicamenteuses, et de contre-indiquer l’automédication (aspirine et anti-inflammatoires non-stéroïdiens). Le programme de cette action de formation se déroulera en quatre temps : 1. Pendant la première phase de formation continue non-présentielle, chaque participant devra répondre à une série de questions à choix multiples (QCMs) relatifs à des cas cliniques en lien avec le sujet traité et représentatifs de diverses situations pouvant être rencontrées au cours de sa pratique. Les questions porteront aussi bien sur le diagnostic que sur l’examen clinique, l’interrogatoire, les examens complémentaires ou la prise en charge thérapeutique de l’embolie pulmonaire. Ces cas cliniques ont pour objectif d’amener le participant à s’interroger sur ce qu’il ferait dans de pareils cas et ainsi d’évaluer ses connaissances en rapport avec différents aspects de sa pratique professionnelle. 2. Le programme de la session de formation continue présentielle comportera deux parties. La première partie permettra aux participants de faire un état des lieux global de leurs connaissances sur l’embolie pulmonaire grâce à des rappels généraux sur la pathologie et ses conséquences. Dans le cadre du repérage et du diagnostic seront présentés d’abord la symptomatologie et les facteurs de risque, puis l’ensemble des méthodes et techniques permettant de poser et confirmer le diagnostic d’embolie pulmonaire ainsi que d’en évaluer la gravité. La prise en charge médicamenteuse sera ensuite détaillée, et les techniques chirurgicales mentionnées. Le suivi et la surveillance du traitement ainsi que la prévention des récidives seront également abordés. L’intervenant conclura sur les algorithmes de décision permettant d’évaluer la probabilité clinique d’embolie pulmonaire et d’en établir le diagnostic. Au cours de son intervention, l’orateur s’appuiera sur les résultats d’études choisies parmi les plus récentes disponibles dans la littérature scientifique et médicale. La seconde partie de cette action de formation continue présentielle sera consacrée à l’analyse de cas cliniques représentatifs de diverses situations pouvant être rencontrées en médecine générale. Les participants seront alors invités à partager leur point de vue et échanger avec le reste de l’auditoire et l’intervenant. Une synthèse des modalités de prise en charge de chaque cas sera systématiquement présentée, étayée d’un rappel des principales recommandations officielles. 3. Pendant la seconde phase de formation continue non-présentielle, chaque participant devra à nouveau répondre à la même série de QCMs que lors de la première phase. 4. Enfin, le professionnel de santé procédera à l’analyse des résultats de ses QCMs pré- et post-session grâce à une synthèse qui lui sera transmise en fin de formation. Il pourra ainsi constater ses éventuelles erreurs aux QCMs et l’amélioration de ses connaissances concernant les différents aspects de sa pratique évalués au travers des cas cliniques. Objectifs principaux : Améliorer le repérage, le diagnostic et la prise en charge de l’embolie pulmonaire par le médecin généraliste. Objectifs pédagogiques : • Connaître les facteurs de risque de l’embolie pulmonaire ; • Connaître les principales présentations cliniques de l’embolie pulmonaire ; • Savoir déterminer la probabilité clinique d’une embolie pulmonaire ; • Savoir reconnaître une embolie pulmonaire grave ; • Savoir prescrire et hiérarchiser le bilan diagnostique en fonction du terrain et des signes de gravité ; • Identifier les patients devant bénéficier de traitements médicamenteux ; • Connaître les traitements anticoagulants disponibles selon le contexte (insuffisance rénale, âge), et savoir prescrire le traitement adéquat (choix des molécules, durée de traitement, mesures associées) ; • Identifier les situations nécessitant le recours à une équipe médicale spécialisée ou une hospitalisation d’urgence ; • Connaître les principes de la prise en charge d’une embolie pulmonaire grave ; • Connaître les facteurs de risque de récidive de l’embolie pulmonaire. Objectifs opérationnels : • Effectuer un examen clinique ciblé chez les patients à risque d’embolie pulmonaire ; • Diagnostiquer une thrombose veineuse profonde et/ou une embolie pulmonaire ; • Identifier les situations d'urgence et planifier leur prise en charge ; • Argumenter l'attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient ; • Savoir expliquer les examens complémentaires réalisés dans le cadre du diagnostic de l’embolie pulmonaire et du suivi de la maladie veineuse thrombo-embolique ; • Prescrire et surveiller un traitement antithrombotique à titre préventif et curatif, à court et à long terme ; • Connaître les critères de choix des médicaments anticoagulants et appliquer les principes de bon usage ; • Éduquer le patient afin de limiter/éviter les récidives. Objectifs de la Formation continue : Lors de la phase présentielle, acquisition/perfectionnement des connaissances/compétences concernant le repérage, le diagnostic et la prise en charge de l’embolie pulmonaire lors de la phase présentielle. Sur la base des résultats obtenus à l’analyse des cas cliniques lors des phases non-présentielles, le professionnel de santé devra faire évoluer ses méthodes de repérage, diagnostic et prise en charge de l’embolie pulmonaire par la remise en question de sa pratique professionnelle et l’application des mesures proposées par l’intervenant lors de la phase présentielle.