Repérage précoce, accompagnement et prise en charge des patients présentant une addiction au tabac
Formation proposée par R.L.C.F.
Objectifs professionnels
Contexte :
Le tabac demeure un fléau inégalé de santé publique qui tue un fumeur régulier sur deux et fait perdre 20 à 25 ans d’espérance de vie. C’est la première cause de mortalité évitable en France avec chaque année 73 000 décès dus au tabac. Les professionnels de santé – au premier rang desquels les médecins généralistes – doivent devenir de véritables partenaires anti-tabac des fumeurs qui veulent arrêter. Pour cela, ils doivent engager une démarche active auprès de leur patient fumeur quel que soit le motif de consultation.
Les bénéfices de l’arrêt du tabac ont été clairement démontrés. Le sevrage tabagique permet de réduire la mortalité, et ce d’autant plus qu’il intervient précocement. Il diminue également le risque de survenue, d’aggravation et de récidive des maladies liées au tabagisme (cancer broncho-pulmonaire, maladies cardio- et cérébro-vasculaires, et bronchopneumopathie chronique obstructive principalement). L’arrêt de la consommation tabagique est également souhaitable chez les personnes atteintes de pathologies aggravées par le tabac (hypertension artérielle, diabète, insuffisance rénale, asthme) afin de stabiliser ou de ralentir l’évolution de ces maladies.
Cependant, si deux tiers des fumeurs déclarent souhaiter arrêter de fumer, seuls 3 à 5 % d’entre eux ne fumeront plus au bout de 6-12 mois en l’absence de toute aide pharmacologique ou non pharmacologique à l’arrêt. Une aide au sevrage tabagique s’avère dès lors indispensable afin d’accompagner le fumeur dans sa tentative d’arrêt. Différentes thérapeutiques médicamenteuses et non médicamenteuses ont fait la preuve de leur efficacité dans l’aide à l’arrêt du tabac.
Compte tenu de la prévalence dans la population générale des risques et des dommages liés au tabac, le dispositif de soins de premier recours, articulé à titre principal autour des médecins généralistes, doit être aujourd’hui davantage engagé dans les logiques de repérage précoce et, le cas échéant, de soins pour les personnes dépendantes. Cela étant, tous les professionnels de santé doivent être sensibilisés et formés pour pouvoir proposer à leurs patients une réponse adaptée, en termes de repérage d’une consommation à risque, d’évaluation de l’ensemble des consommations, de motivation au changement, de réduction des risques, d’engagement dans le soin, ainsi que d’orientation, le cas échéant. C’est pourquoi cette action de formation n’est pas seulement proposée aux médecins généralistes mais également aux médecins spécialistes qui pourraient être confrontés aux conséquences physiques et/ou psycho-comportementales d’une addiction ou du sevrage au tabac, notamment en médecine cardiovasculaire, pneumologie et oncologie.
Le programme de cette action de formation se déroulera en quatre temps :
1. En suivant la méthode de l’audit clinique, chaque participant devra sélectionner une dizaine de dossiers patients (patients vus en consultation avant la session de formation continue présentielle) selon des critères bien déterminés, en lien avec le sujet traité, et procéder au remplissage d’une grille d’audit permettant d’évaluer les différents aspects de sa pratique professionnelle.
2. Le programme de la session de formation continue présentielle comportera deux parties. La première partie permettra aux participants de faire un état des lieux global de leurs connaissances sur l’addiction au tabac et ses conséquences : épidémiologie, mécanismes neurobiologiques à l’origine du développement de la dépendance, comorbidités associées au tabagisme chronique. Un point sera fait sur les modes de consommation courants et la législation actuelle concernant le tabagisme. Les structures d’accompagnement et les outils thérapeutiques à disposition du patient pour venir à bout de son addiction seront présentés, en mettant l’accent sur l’utilisation de la cigarette électronique. Au cours de son intervention, l’orateur s’appuiera sur les résultats d’études choisies parmi les plus récentes disponibles dans la littérature scientifique et médicale. La seconde partie de cette action de formation continue présentielle sera consacrée à l’analyse de cas cliniques représentatifs de diverses situations pouvant être rencontrées par les publics concernés. Les participants seront alors invités à partager leur point de vue et échanger avec le reste de l’auditoire et l’intervenant. Une synthèse des modalités de prise en charge de chaque cas sera systématiquement présentée, étayée d’un rappel des principales recommandations officielles.
3. En se basant toujours sur la méthode de l’audit clinique, chaque participant devra sélectionner une dizaine de dossiers patients (patients qui se sont présentés en consultation après la session de formation continue présentielle ou à venir) selon les mêmes critères qu’établis précédents, et procéder au remplissage d’une grille d’audit permettant d’évaluer les différents aspects de sa pratique professionnelle et de constater les éventuelles améliorations.
4. Le professionnel de santé procédera à l’analyse des résultats de ses audits cliniques pré- et post-session grâce à une synthèse qui lui sera transmise en fin de formation.
Objectifs principaux :
Améliorer le repérage précoce, l’accompagnement et la prise en charge des patients présentant une addiction au tabac.
Objectifs pédagogiques :
• Identifier les facteurs de risque et de vulnérabilité aux pratiques addictives avec produits, en particulier le tabac, seul ou en association avec d’autres substances psychoactives ;
• Renforcer ses connaissances sur les mécanismes de la dépendance, les comorbidités notamment les complications somatiques et psychiques ;
• Connaître les stratégies thérapeutiques et les outils de réduction des risques et des dommages relatifs à l’usage problématique de substances psychoactives ;
• Connaître la prise en charge d’un patient fumeur vers l’arrêt du tabac selon la HAS ;
• Connaître les dispositifs de prise en charge des patients présentant une addiction au tabac, seul ou en association avec d’autres substances psychoactives (tabacologue, structures d’addictologie, ambulatoire, résidentiel…).
Objectifs opérationnels :
• Savoir effectuer un dépistage ciblé chez les patients à risque, ce qui sous-entend de connaître et d’utiliser les outils d’évaluation du risque destinés au repérage des usagers problématiques ou dépendants de substances psychoactives, notamment tabac, alcool, cannabis et opioïdes ;
• Savoir faire un diagnostic situationnel des patients concernés ;
• Connaître et utiliser les stratégies thérapeutiques et les outils de réduction des risques et des dommages relatifs à l’usage problématique de substances psychoactives ;
• Augmenter la part des patients accompagnés vers un arrêt du tabac ;
• Être à l’aise dans l’abord, l’accompagnement et la prise en charge des patients aux différentes étapes de leur parcours ;
• Connaître et utiliser les méthodes destinées à l’intervention brève avec les référentiels et outils d’évaluation validés pour le tabac ;
• Savoir comment proposer et conduire une intervention courte type RPIB (Repérage Précoce et Intervention Brève), un suivi et un accompagnement aux patients non complexes ;
• Savoir orienter les patients complexes vers les réseaux et structures du champ des addictions pour une prise en charge adaptée à leur situation.
Objectifs de la Formation continue :
Acquisition/perfectionnement des connaissances/compétences concernant le repérage précoce, l’accompagnement et la prise en charge des patients présentant une addiction au tabac.
Objectifs de l’EPP :
Sur la base des résultats de l’audit clinique, le professionnel de santé devra faire évoluer ses méthodes de prise en charge du patient présentant une addiction au tabac par la remise en question de sa pratique professionnelle et l’application de mesures correctives proposées lors de la formation continue :
• Remise en question de sa pratique professionnelle concernant le repérage précoce et la prise en charge du patient présentant une addiction au tabac ;
• Mise en place de mesures correctives afin d’améliorer sa pratique professionnelle.