Contexte : En France, l’insuffisance cardiaque toucherait 2,3% de la population française adulte et 10% des personnes de plus de 70 ans, soit plus d’un million de personnes. Le terme “insuffisance cardiaque” signifie que le muscle cardiaque est affaibli et n’est plus capable de pomper de façon efficace ou suffisante le sang pour répondre aux besoins de l’organisme. Lorsque l'insuffisance cardiaque apparaît, le patient est asymptomatique. Ensuite, une fatigue, une modification du pouls et une gêne respiratoire apparaissent lors des efforts, lors des activités habituelles, puis lors d’une activité moindre qu’à l’accoutumée, et enfin au repos. Des œdèmes se forment au niveau des membres inférieurs, du visage ou des mains. Chez les personnes âgées, les symptômes sont souvent peu évocateurs : fatigue, confusion ou désorientation, comportement anormal, chutes, perte d’autonomie, prise de poids rapide et non expliquée. La qualité de vie devient de moins en moins bonne. Le risque majeur de l’insuffisance cardiaque est la décompensation cardiaque (ou poussée d’insuffisance cardiaque) nécessitant une hospitalisation. En 2013, le nombre de français hospitalisés pour insuffisance cardiaque en hospitalisation complète s’élevait à 165 231. Généralement, la maladie se développe lentement après une lésion cardiaque. Il n’existe pas de cause unique, et il arrive parfois qu’on en ignore la cause. Les patients qui souffrent de cette affection viennent en général consulter le médecin généraliste dès l’apparition d’essoufflement, palpitations et malaises. Il est donc important que celui-ci sache : i) en premier lieu, reconnaître les signes de d’insuffisance cardiaque et procéder à un interrogatoire clinique ciblé de sorte à orienter le diagnostic ; ii) en second lieu, prescrire un bilan biologique et des examens complémentaires, réaliser un électrocardiogramme (s’il dispose des équipements nécessaires), et orienter son patient vers un cardiologue. Tous ces éléments permettront de poser le diagnostic d’insuffisance cardiaque ainsi que d’en rechercher la cause et les pathologies associées pouvant l’aggraver. Une prise en charge adaptée pourra ainsi être mise en place afin de ralentir l’évolution de la maladie et d’en prévenir les complications. C’est pourquoi cette action de formation centrée sur le repérage précoce et la stratégie de diagnostic du patient insuffisant cardiaque est exclusivement adressée aux médecins généralistes. Le programme de cette action de formation se déroulera en quatre temps : 1. Pendant la première phase de formation continue non-présentielle, chaque participant devra répondre à une série de questions à choix multiples (QCMs) relatifs à des cas cliniques en lien avec le sujet traité et représentatifs de diverses situations pouvant être rencontrées au cours de sa pratique. Les questions porteront essentiellement sur le diagnostic, l’examen clinique, l’interrogatoire et les examens complémentaires à réaliser chez le patient à risque d’insuffisance cardiaque. Ces cas cliniques ont pour objectif d’amener le participant à s’interroger sur ce qu’il ferait dans de pareils cas et ainsi d’évaluer ses connaissances en rapport avec différents aspects de sa pratique professionnelle. 2. Le programme de la session de formation continue présentielle comportera deux parties. La première partie permettra aux participants de faire un état des lieux global de leurs connaissances sur l’insuffisance cardiaque : définitions, épidémiologie, étiologies, diagnostic et pronostic d’évolution. L’accent sera mis sur la démarche diagnostique à adopter par le médecin généraliste lorsque son patient présente des facteurs de risque et/ou des signes cliniques et biologiques d’insuffisance cardiaque. Au cours de son intervention, l’orateur s’appuiera sur les résultats d’études choisies parmi les plus récentes disponibles dans la littérature scientifique et médicale. La seconde partie de cette action de formation continue présentielle sera consacrée à l’analyse de cas cliniques représentatifs de diverses situations pouvant être rencontrées par les publics concernés. Les participants seront alors invités à partager leur point de vue et échanger avec le reste de l’auditoire et l’intervenant. Une synthèse des modalités de prise en charge de chaque cas sera systématiquement présentée, étayée d’un rappel des principales recommandations officielles. 3. Pendant la seconde phase de formation continue non-présentielle, chaque participant devra à nouveau répondre à la même série de QCMs que lors de la première phase. 4. Enfin, le professionnel de santé procédera à l’analyse des résultats de ses QCMs pré- et post-session grâce à une synthèse qui lui sera transmise en fin de formation. Il pourra ainsi constater ses éventuelles erreurs aux QCMs et l’amélioration de ses connaissances concernant les différents aspects de sa pratique évalués au travers des cas cliniques. Objectifs principaux : Améliorer le repérage précoce et le diagnostic de l’insuffisance cardiaque par le médecin généraliste. Objectifs pédagogiques : • Identifier les facteurs de risque d’insuffisance cardiaque ; • Reconnaître les différents symptômes de l’insuffisance cardiaque ; • Déterminer la forme d’insuffisance cardiaque en fonction de la symptomatologie ; • Connaître la démarche diagnostique de l’insuffisance cardiaque ; • Connaître les éléments du bilan biologique à prescrire en cas de suspicion d’insuffisance cardiaque ; • Connaître les examens complémentaires pratiqués chez le cardiologue ; • Évaluer le pronostic d’évolution de la pathologie en fonction des signes cliniques et biologiques, et des comorbidités. Objectifs opérationnels : • Effectuer un dépistage ciblé chez les patients à risque ; • Réaliser un bilan clinique et biologique pour le diagnostic de l’insuffisance cardiaque ; • Diminuer la prescription d’examens complémentaires inutiles ; • Savoir expliquer au patient l’intérêt et les objectifs des examens complémentaires réalisés par le cardiologue. Objectifs de la Formation continue : Lors de la phase présentielle, acquisition/perfectionnement des connaissances/compétences concernant le repérage précoce et le diagnostic du patient insuffisant cardiaque. Sur la base des résultats obtenus à l’analyse des cas cliniques lors des phases non-présentielles, le professionnel de santé devra faire évoluer sa stratégie de diagnostic du patient insuffisant cardiaque par la remise en question de sa pratique professionnelle et l’application des mesures proposées lors de la phase présentielle.