Le tabac et l’alcool sont des déterminants majeurs de santé. Ils représentent les deux premières causes de mortalité évitable. Chaque année, en France, 73 000 décès sont dus au tabac. En 2020 des études ont pu laisser supposer paradoxalement un effet préventif de la nicotine vis-à-vis de l’infection par le SARS-Cov-2 . Dans une étude de cohorte rétrospective française le tabagisme défini à partir des données de l’Assurance maladie était négativement associé au risque d’hospitalisation pour Covid-19 . Mais dans une étude rétrospective cas témoins étasunienne sur le risque de Covid 19 chez des personnes souffrant d’un trouble lié à un abus de substance (tabac, opiacés, alcool, cannabis, cocaïne) être fumeur ou ex-fumeur était positivement associé à un sur-risque d’infection par la Covid 19 : RH ajusté tenant compte de l’âge, du genre, de la race et du système d’assurance = 1,332 (1,294 - 1,37

2-. Actuellement toutes les études et méta analyses sont concordantes concluant à un rôle aggravant du tabagisme, qui entraîne plus de formes graves, d’hospitalisations et de décès. Le tabagisme est un comportement renforcé par une dépendance, qui explique toutes les difficultés et aléas du sevrage : les indispensables mesures générales, législatives et éducatives doivent être complétées par des actions individuelles. La cigarette, comme toute « drogue », apporte au fumeur de nombreux « bienfaits » à court terme, pour des risques lointains et potentiels. Cesser de fumer obéit donc aux règles de tous les sevrages de drogues psychotropes. Le vapotage est aujourd’hui largement répandu, volontiers reconnu comme un outil possible d’aide au sevrage mais les avis sont souvent opposés sur sa sécurité notamment chez des patients cardio-vasculaires du fait que les données actuellement disponibles reposent sur l’étude de critères intermédiaires. Son usage dans les stratégies de sevrage doit conduire effectivement à l’arrêt de la consommation de tabac, le vapo-fumage (usage simultané de e-cigarette et de tabac) ne permettant pas d’induire une réduction des risques proportionnelle à la diminution de la consommation de tabac . Pour changer de comportement de simples conseils sont insuffisants, rarement suivis d’effets, voire contre-productifs. L’accompagnement et le soutien psychologique sont la base de la prise en charge . Le repérage précoce accompagné d’une intervention brève (RPIB) constitue une première réponse individuelle à des consommations à risque Le modèle transthéorique des changements de comportement de Prochaska et DiClemente est une théorie du changement qui suppose que le fumeur passe par une suite d’étapes de motivation avant de s’occuper de s’arrêter de fumer L’entretien motivationnel, conceptualisé par Miller et Rollnick est un outil de la relation médecin-patient dont l’efficacité a été largement démontrée, parfaitement adapté à la médecine de premier recours . Pour augmenter les cha nces de sevrage il peut être utile d’associer une prescription de substituts nicotiniques dont l’emploi, sous forme de combinaison de patchs et de formes buccales à action rapide, améliore significativement le taux d’arrêt à 6 mois . Dans le cadre de la stratégie nationale de santé 2018-2022 et conformément au plan de mobilisation contre les addictions 2018-2022 tous les professionnels de soins primaires ont un rôle capital à jouer dans la prévention mais aussi dans l’aide au sevrage tabagique. Objectif Général Cette action a pour objectif de renforcer les compétences des professionnels de santé pour repérer les consommateurs de tabac et mieux les accompagner dans une démarche d’accompagnement vers l’arrêt du tabac. Objectifs spécifiques de l’action À l’issue les participants doivent être capables de : 1. S’approprier le principe et les outils de l’entretien motivationnel ; 2. Définir les différentes aides à l’arrêt du tabac ; 3. Définir les effets à long terme de la nicotine sur la santé ; 4. Évaluer la réduction du risque liée à la réduction de consommation comparativement à l’arrêt total ; 5. Évaluer le rapport bénéfice/risque de la cigarette électronique ; 6. Évaluer le risque lié au SARS-Cov-2 chez le fumeur ; 7. Définir une stratégie de prise en charge d’un patient fumeur.