L’HTA essentielle engendre un risque de complications , la prééclampsie (25%) et l’HRP (3%) La prééclampsie est peu fréquente (1 à 2% des grossesses) avec complications sévères, maternelles (HELLP syndrome, éclampsie, troubles de l’hémostase, insuffisance rénale, œdème aigu pulmonaire, œdème papillaire, décollement séreux de la rétine, hématome rétro-placentaire, décès) et périnatales (hypotrophie, prématurité induite, décès in utero). Le seul traitement curatif est l’accouchement. Avant 34 SA, l’expectative est possible pour prolonger la grossesse et diminuer la morbidité néonatale liée à la prématurité En dehors d’une surveillance accrue dont doivent bénéficier ces patientes, l’utilité d’un traitement antihypertenseur se pose car le risque d’hypotrophie fœtale est accru lorsque la correction de la pression artérielle est importante. Ainsi, un traitement antihypertenseur ne concerne que les patientes ayant une hypertension artérielle sévère, une hypertension artérielle chronique modérée avec terrain vasculaire associé (maladie auto-immune, néphropathie, diabète insulino-dépendant) ou avec des signes fonctionnels d’HTA La surveillance rapprochée, maternelle (prise de TA hebdomadaire et recherche de protéinurie) et fœtale (échographie de croissance avec Doppler ombilical mensuelle à partir de 22 SA) doit minimiser les complications. La fin de grossesse doit être envisagée en fonction des complications, sans les 40 SA. Il existe des conséquences cardiovasculaires au long cours chez les patientes à prééclampsie précoce et sévère, et leurs enfants : Pour la mère, un surrisque d'hypertension artérielle chronique ultérieure, un âge plus précoce de survenue d'une cardiopathie ischémique, d'accident vasculaire cérébral, d'artérite des membres inférieurs, et, logiquement, un surrisque de mortalité de cause cardiovasculaire. Les enfants sont également exposés à un surrisque (d'hypertension artérielle chronique, notamment, dès l'adolescence). Un antécédent de prééclampsie sévère est l'occasion de rappeler et faire appliquer les mesures hygiéno-diététiques Les enfants exposés in utero à une hypertension maternelle ou à une prééclampsie doivent bénéficier d’un suivi spécialisé prolongé, personnalisé, de leur croissance et développement neuropsychique et social, du risque accru de développer les principales maladies chroniques de l’âge adulte, associées au faible poids de naissance (maladies cardio-vasculaires et métaboliques en particulier). La prématurité et la restriction de croissance intra-utérine sont les principaux facteurs de ce pronostic. Prédire la prééclampsie et ses complications est un des principaux enjeux de la recherche en périnatalité, par certains biomarqueurs avec taux sériques anormaux précoces. Le PlGF est prometteur, son dosage pourrait être utilisé dans le cadre d’un dépistage de la prééclampsie au premier trimestre en combinaison avec des paramètres cliniques et échographiques. Actuellement il n’y a aucune indication à proposer un dosage de PlGF pour le dépistage précoce de la prééclampsie. A l’issue de la session les participants pourront : Croiser les données cliniques, échographiques et biologiques mère-foetus Evaluer le niveau de risque hypertensif pour la mère Suivre la iatrogénicité d’un traitement hypertensif adapté Dépister les complications fœtales Référencer les suivis nécessaires lors de la croissance Messages L’HTA est un facteur de risques pour mère-enfant Sa gravité induit une stratégie thérapeutique évaluée Les dépistages fœtaux en sont multipliés en vue d’alerte sur le déroulé de la grossesse Les effets poursuivent l’enfant à long terme