Le Rétablissement en santé mentale est un processus par lequel les personnes vivant avec une maladie mentale retrouvent une place décisionnaire dans leur propre vie. Il définit un nouveau paradigme venant compléter et critiquer positivement le modèle médical à l’œuvre dans les procédures diagnostiques et thérapeutiques. Certains diagnostics (celui de schizophrénie tout particulièrement) se révèlent particulièrement stigmatisant car leur est attachée une idée d’incurabilité, d’insécurité et de violence. Une approche philosophique et sociale des procédures cliniques introduit en psychiatrie une démarche participative respectueuse du caractère hybride de la discipline psychiatrique. D’une part sa pratique oblige constamment à faire des ponts entre les sciences de la nature et les sciences humaines. D’autre part les patients eux-mêmes participent aujourd’hui à sa construction en étant eux-mêmes mieux et plus informés quant aux troubles dont ils souffrent et en choisissant activement le chemin qu’ils entendent prendre pour les réduire ou les contourner. Cette participation active de tous les acteurs du soin implique les patients eux-mêmes, leur entourage et leurs aidants. Le concept de rétablissement implique la reprise à son propre compte par le patient lui-même de son propre pouvoir d’action et de décision, de la défense de ses droits et de sa dignité. Nous présenterons les origines théoriques des pratiques issues du rétablissement en santé mentale afin de mieux appréhender l'accompagnement des personnes souffrant de troubles psychiques sévères. Au-delà de ces fondements théoriques nous présenterons les principaux outils et applications pratiques nées de ce paradigme.