S'agissant ds tumeurs cutanées en général, et du mélanome en particulier, l'usage du dermatoscope améliore les performances diagnostiques du dermatologue clinicien. Le rapport de la HAS de 2007 officialisait son impact sur le diagnostic du mélanome; les Guidelines australiennes de 2017 en font de même qui recommandent son utilisation dans le diagnostic du mélanome, en lui allouant le niveau de preuve le plus élevé : Grade A. Mais l'examen histologique après exérèse reste bien sûr l'examen de référence, le gold standard, pour le diagnostic final. La dermatoscopie, qui permet de voir à travers l'épiderme et jusqu'au derme superficiel, est un pont entre ce que nous voyons à l'oeil nu, et ce que voit le pathologiste sous l'objectif de son microscope. Le but de cette formation est de montrer les corrélations entre les structures dermatoscopiques et histologiques, et d'accroitre ainsi la précision de l'analyse dermatoscopique. La seconde partie de la formation en abordant le thème du naevus atypique permettra de mettre à l'épreuve de la pratique ces notions. Les naevus atypiques seront d'abord étudiés du point de vue du pathologiste, puis on comparera les images cliniques, dermatoscopiques et histologiques. Résumé de l'action : - rappel histologique : la peau normale - Les couleurs en dermatoscopie : quels chomophores ? Variations de couleurs selon la profondeur du pigment. - Présentation des critères dermatoscopiques des mélanomes et des naevus pigmentaires, et leurs éventuelles correspondances histologiques. - Aperçu des correspondances pour les tumeurs malignes non mélanocytaires (carcinome baso-cellulaire, carcinome épidermoïde) et les tumeurs pigmentées non mélanocytaires fréquentes qui peuvent être source de confusion au dermatoscope (kératose séborrhéique, lentigo solaire, kéatose actinique pigmentée) - Notion de naevus atypique confrontation des points de vue dermatoscopique et anatomo-pathologique, importance du partage d'information Principaux messages scientifiques délivrés lors des interventions de l'expert : - La couleur des structures observées permet de prédire leur profondeur (selon leur nature : mélanine, kératine, sang principalement) - 7 critères de mélanome décrits par Argenziano correspondent à des images histologiques précises. - Pour certaines lésions, pauvre en structures, la corrélation n'est pas possible. - Les naevus atypiques histologiquement ne coïncident pas forcément avec des naevus atypiques cliniquement. - La collaboration entre le clinicien et l'histologiste est souhaitable et même indispensable. Le marquage par la pièce d'exérèse d'une zone suspecte permet de préparer au mieux l'examen histologique. - Dans l'idéal, il faudrait communiquer sous forme de photos cliniques et dermatoscopiques avec son laboratoire, si possible en repérant sur la photo dermatoscopique la zone marquée sur le prélèvement.