La bientraitance s’inscrit dans un contexte national « porteur » qui légitime l’action et atteste d’une évolution sociétale récente en faveur de davantage de droits des usagers, de l’une meilleure connaissance et diffusion des guides de bonnes pratiques et leur évaluation, la mise à disposition d’outils disponibles. La prise de conscience de la vulnérabilité qu'elle soit liée à l'âge, à la dépendance physique et/ou psychique, la conscience de celle-ci et sa prise en compte dans les pratiques est au centre d’un tel projet. La notion de bientraitance est d'abord apparue dans le secteur social et médico-social. Elle a fait l’objet de réflexions politiques et institutionnelles qui ont pour origine la lutte contre la maltraitance, même si, il est clair, qu'elle est plus souvent passive et non intentionnelle. Cette notion a connu un essor récent dans le secteur social et médico-social, sur la base de la loi de 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale qui donne priorité aux droits des personnes. Les lois du 4 Mars 2002, celle du 22 Avril 2005 et sa confirmation ainsi que tout dernièrement la loi issue des travaux de 2 députés Alain Claeys et Jean Léonetti poursuivent cette logique qui consiste à placer l'usager et ses proches au centre du dispositif de sa prise en charge. Le plan « Développement de la bientraitance et renforcement de la lutte contre la maltraitance » a souligné la prévention de telles situations auprès des patients et plus particulièrement les plus vulnérables quels que soient les services ; ceci suppose pour les professionnels de connaître leurs besoins spécifiques, de réfléchir sur les pratiques professionnelles, prendre davantage conscience de leurs comportements sans aucun jugement ni stigmatisation, rechercher des progrès possibles et des axes de changement, permettant de mettre en place une réelle prévention. Nous ne pouvons que constater que les professionnels de santé sont de plus en plus sensibilisés aux phénomènes de maltraitance « ordinaire » ou « passive » comme une réalité pouvant affecter les prises en charge : c'est ce dont témoigne le rapport de Claire COMPAGNON et Véronique GHADI, rédigé en 2009 pour la Haute Autorité de Santé qui a d'ailleurs inscrit « la bientraitance et les droits » dans le manuel de certification des établissements de santé confirmé en 2014. III - LES OBJECTIFS répartis sur la durée : 1/ Les objectifs globaux viseront à ce que chacun puisse : - s’approprier la notion de « bientraitance », comprendre le trépied éthique « Bienveillance/ Bienfaisance/ Bientraitance », s’impliquer dans une démarche de prévention des risques de maltraitance en connaissance des situations à risque identifiées et intégrer la bientraitance dans les pratiques au quotidien - Repérer et analyser les facteurs propices à l’instauration d’une situation de maltraitance et mener une réflexion éthique sur les pratiques professionnelles - Questionner la relation soignant-soigné et réfléchir sur les valeurs au cœur du « prendre soin » compte tenu de sa spécificité en psychiatrie. 2/ Les objectifs pédagogiques et opérationnels consistent en : • Mieux définir et contextualiser la bientraitance dans le respect des droits de l'usager et la qualité de sa prise en charge, « identifier les mécanismes et les risques de glissement des pratiques » ; • Mieux comprendre cette notion et « développer une relation singulière respectueuse des choix et capacités en conscience de la vulnérabilité du patient »; • « connaitre les responsabilités engagées et les risques encourus par les professionnels » ; • Etablir une cartographie des risques de maltraitance et « soutenir une posture professionnelle bientraitante » ; • Identifier les actions de prévention en regard des risques identifiés ; • Identifier les actions concrètes de développement de la bientraitance et proposer en concertation un plan d’actions réalisables.