L’examen en dermatoscopie permet de s’orienter plus précisément sur la nature bénigne ou maligne d’une lésion de façon totalement invasive. Dans son rapport d’orientation sur le retard au diagnostic du mélanome, la HAS rappelle que les données de la littérature montrent que la formation des médecins généralistes est suivie par une augmentation du nombre de mélanomes identifiés et par une diminution de leur épaisseur (indice de Breslow)5. Cependant comme pour toutes les formations elle nécessite d’être répétée à intervalle régulier pour maintenir son efficacité. Les cancers cutanés font partie des cancers les plus fréquents en France, en effet plus de 200 000 cas sont déclarés chaque année, dont plus de 10 000 mélanomes, ce dernier cancer étant à l’origine d’une mortalité annuelle importante (plus de 1500 décès/an)1. Les cancers cutanés sont liés à l’exposition solaire dans 85% des cas, ce qui constitue donc un facteur de risque évitable par des mesures de protection solaire. Un dépistage régulier des cancers cutanés est à proposer systématiquement à tout patient, d’autant plus en cas de facteurs de risque2. Il est basé sur un examen clinique sur l’ensemble du tégument, sur un patient entièrement déshabillé, sans oublier le cuir chevelu et les muqueuses. L’auto-dépistage des cancers cutanés sera à promouvoir chez tout patient. Il est basé sur la règle ABCDE : A pour asymétrie, B pour bords irréguliers, C pour couleur inhomogène, D pour diamètre supérieur à 5 mm et E pour évolutivité, le critère le plus important. Concernant leur formation et leur niveau de connaissance, les médecins généralistes déclarent avoir une connaissance qu’ils jugent globalement suffisante à l’égard de la prévention et de la détection précoce des cancers de la peau mais estiment que cette connaissance est améliorable et sont demandeurs d’une formation complémentaire sur cette thématique. Concernant leurs pratiques :

les médecins généralistes orientent de manière quasi systématique leur patient chez le dermatologue en cas de détection de lésion cutanée suspecte. Néanmoins la dermatoscopie permet d’affiner ce premier dépistage, en ciblant et optimisant une prise en charge très rapide des lésions réellement suspectes, sans entraîner un recours systématique et non nécessaire à la consultation spécialisée. La dermatoscopie connectée permet aussi l’envoi de clichés dermotoscopiques en télédermatologie, ce qui combine l’expertise du dermatologue à la souplesse et rapidité d’action du premier dépistage au cabinet généraliste. Par ailleurs la HAS juge nécessaire de renforcer la formation des médecins au diagnostic précoce, à la sémiologie des mélanomes cutanés et à l’identification des patients à risque. L’exemple australien montre comment la sensibilisation et formation des généralistes à la dermatoscopie permet d’améliorer la prévention et détection des cancers cutanés 6. Objectifs : 1. Lister les éléments sémiologiques de base en dermatoscopie en matière de lésions cancéreuses 2. Citer les bénéfices à disposer d’un dermatoscope en MG 3. Argumenter le choix de l’équipement