Le diabète de type 1 (DT1- représente plus de 90% des cas de diabète chez l’enfant et l’adolescent, étant ainsi la maladie chronique la plus fréquente en pédiatrie. Cette pathologie définitive est grave, avec un risque vital principalement par acidocétose (4-8 décès/an chez les enfants/adolescents de moins de 15 ans, en France), et un risque de complications micro-angiopathiques (rétinopathie, néphropathie, neuropathie) et macro- angiopathiques, à moyen et long terme. A court terme, les variabilités glycémiques d’hypo et d’hyperglycémie peuvent avoir un impact sur l’état de santé avec une symptomatologie gênante sur la qualité de vie. Elle nécessite un traitement quotidien lourd sous la responsabilité de l’entourage de l’enfant tant que celui-ci n’est pas autonome afin de prévenir et/ou limiter le risque de complications à court, moyen et long terme. Ce traitement comporte : l’administration d’insuline par voie sous cutanée, via une pompe ou des multi-injections, une surveillance glycémique pluriquotidienne pour adapter les doses d’insuline administrées plusieurs fois par jour, une alimentation avec un apport quantifié en glucides et une capacité d’auto-adaptation thérapeutique, notamment selon l’activité physique. Les insulines actuelles (analogues rapides et analogues lents), ainsi que les nouvelles technologies avec le remboursement des pompes à insuline depuis 2002, ont modifié la prise en charge alimentaire du diabète de type 1. Maintenir ou instaurer une alimentation équilibrée reste le socle de la prise en charge. L’alimentation doit couvrir les besoins nutritionnels de l’enfant en fonction de son âge et répondre à un besoin social d’échange et de partage. La spécificité actuelle du traitement du diabète est de pouvoir adapter les doses d’insuline à la quantité de glucides ingérée : c’est l’insulinothérapie fonctionnelle (IF). Cette approche nécessite de reconnaitre les aliments dans lesquels les glucides seront comptés, d’évaluer cette quantité de glucides puis d’adapter la dose d’insuline rapide (injection ou bolus si pompe à insuline). Il est indispensable, au préalable, d’adapter les doses d’insuline lente ou les débits de base si pompe à insuline (insuline pour vivre), de la manière la plus fiable possible, pour pouvoir ensuite évaluer les besoins en insuline rapide pour les différents repas (petit-déjeuner, déjeuner, goûter et diner : insuline pour manger). La surveillance du taux de glycémie ou du taux de glucose interstitiel permettra de réajuster les doses d’insuline et de corriger éventuellement les hyperglycémies (insuline pour corriger). Cette pratique de l’adaptation de l’insuline pour manger est intégrée dans le menu des pompes à insuline et nécessite une bonne connaissance de celles-ci. L’apprentissage de cette adaptation des doses d’insuline en fonction de la quantité de glucides se fait par étapes, en fonction des besoins de l’enfant/adolescent et de la famille. L’ISPAD, Société Internationale de la prise en charge du Diabète de l’Enfant et de l’Adolescent, recommande l’éducation au calcul des glucides dès le diagnostic. Cet apprentissage est d’autant plus important que l’on s’approche aujourd’hui de la boucle fermée qui requière une évaluation précise des glucides. Une compréhension et une maîtrise de cette pratique par les soignants est donc nécessaire pour permettre un apprentissage adapté par les enfants/adolescents et leur famille La prise en charge du diabète de type 1 s’est transformée à l’occasion des innovations à la fois dans le domaine de l’insulinothérapie (boucle fermée) et dans l’accès facilité à la mesure continue du glucose. La formation portera sur l’acquisition de connaissances sur la mesure continue du glucose, les besoins en insuline, la contribution multi-professionnelle de la prise en charge, les bénéfices de la télésurveillance grâce aux outils connectés ; sur le développement de compétences relatives à l’analyse des données de mesure continue du glucose en lien avec la diététique et l’activité physique ainsi qu’avec les doses d’insuline (stylos connectés ou pompe). La formation abordera :

Les principes de l’insulinothérapie fonctionnelle : quand, pour qui, pour quoi, comment.

Les recommandations nationales et internationales.

L’alimentation équilibrée.

Les modalités pratiques de l’IF : définition des concepts ; adaptation de la dose d’insuline basale ; détermination et utilisation du ratio insuline/glucides et du coefficient de sensibilité ; évaluation quantitative et qualitative d’un repas ; utilisation des outils de comptage de glucides.

L’éducation thérapeutique du patient et de son entourage en fonction de son âge et du contexte.

Le suivi en ambulatoire.

Les avantages et les inconvénients de l’IF. Objectifs généraux

Améliorer la prise en charge des enfants et des adolescents DT1.

Améliorer la qualité de vie des enfants et des adolescents grâce à une alimentation flexible et adaptable.

Harmoniser les pratiques.

Diminuer l’inégalité d’accès aux soins sur le territoire en permettant une prise en charge de qualité et de proximité Objectifs pédagogiques

Connaitre les avantages et les inconvénients de l’IF.

Définir l’insuline pour vivre, l’insuline pour manger et l’insuline pour corriger.

Repérer le comportement alimentaire familial.

Connaitre les familles d’aliments.

Reconnaître les bases d’une alimentation équilibrée.

Connaître les schémas de traitement recommandés et compatibles avec l’IF.

Adapter la dose d’insuline basale.

Déterminer un ratio insuline/glucides.

Connaître l’effet des glucides, lipides, protides et fibres sur la glycémie.

Repérer les aliments contenant des glucides.

Evaluer quantitativement les glucides.

Evaluer les glucides des différents repas de la journée ; dans des situations particulières ; à partir d’une recette.

Savoir faire les équivalences glucidiques.

Evaluer semi-quantitativement les lipides et les protides.

Déterminer le coefficient de sensibilité.

Adapter les doses d’insuline en fonction des glucides, lipides et protides, des taux de glycémie (ou taux de glucose interstitiel) et de l’activité physique.

Pratiquer l’IF avec une pompe à insuline : programmer les paramètres de l’assistant bolus ; utiliser l’assistant bolus ; connaitre les différents types de bolus et leur utilité.

Eduquer : adapter la prise en charge diététique au bilan éducatif partagé ; choisir le mode de calcul des glucides et les modalités de l’insulinothérapie prandiale en fonction du contexte, de l’âge, des compétences enfants/parents.

Connaître les modalités de mise en place de l’IF.

Organiser l’éducation (initiale et suivi) du patient/famille selon le contexte local.

Connaître les 3 niveaux de compétences diététiques : de sécurité, de base et approfondies.

Définir les objectifs, identifier les étapes d’apprentissage et organiser les séquences éducatives.

Connaitre les outils d’éducation et éduquer le patient à leur utilisation.

Eduquer le patient à l’utilisation de l’assistant bolus.

Lors du suivi : analyser les résultats, évaluer la pertinence de l’IF, poursuivre les apprentissages.

Repérer les indicateurs du suivi : équilibre métabolique, IMC, qualité de vie…