Ethique de la décision pour un malade en fin de vie
En présentiel
DPC
Formation proposée par CNGE FORMATION
Objectifs professionnels
Dans la pratique médicale, la dimension éthique est toujours présente. Qu’elle soit consciente, réfléchie, automatique, ou archaïque, elle donne à l’acte médical sa valeur scientifique et humaine.
Si la dimension éthique de la démarche médicale n’est pas désincarnée, elle ne peut pas se limiter au seul volet scientifique. La prise en compte des réalités morale, sociale et spirituelle de l’homme souffrant est incontournable, tout comme l’est devenue celle de la dimension économique. Le malade en fin de vie pose une question essentielle au soignant en général, au médecin en particulier : passer d’une science du corps à une science de l’homme. Il s’agit bien de soigner - prendre soin de - l’homme en tant que personne humaine souffrante et confronté à sa finitude et non comme une machine cybernétique complexe à réparer à tout prix. L’homme appartient à un groupe social (système de vie, place dans les collectivités, écologie, etc.), culturel (histoire, références, échelle de valeur), et relationnel (rapport à la famille, au conjoint, aux enfants, aux groupes). Quelle que soit la maladie, la durée de cette vie qui se termine, la démarche médicale élaborée par le soignant ou l’équipe soignante n’est éthique que si le patient est regardé, soigné, accompagné dans cette globalité avec l’intention de préserver son intérêt, c’est à dire le respect, la dignité et la liberté de l’individu en tant que tel.
Cette démarche décisionnelle ne peut être éthique que si l’intérêt du patient, dans son contexte, est la préoccupation permanente du soignant, dans le respect des lois et règles sociales.
Nul ne doit imposer une décision médicale contraire à l’intérêt d’un patient, quelle que soit la raison invoquée. L’intérêt de la Science et de ses progrès ne peut échapper à cette règle fondamentale. Il n’y a pas d’intérêt supérieur à celui de l’homme souffrant.
L’intérêt du malade justifie le respect de certaines règles : la singularité de l’homme, sa particularité et son universalité. Quelques outils permettent ce respect : le secret professionnel, une information juste avec un langage adapté, un consentement éclairé, un discours médical réfléchi, et des compétences techniques et relationnelles régulièrement entretenues et améliorées. Le corpus de connaissances scientifiques, techniques, relationnelles et éthiques, dans le domaine des soins palliatifs se construit depuis trois décennies en France. Il doit être diffusé à l'ensemble du corps sanitaire. Les médecins généralistes, sur le plan épidémiologique, restent les premiers concernés par ces connaissances.
La communauté généraliste manifeste un intérêt grandissant dans la recherche de repères pour une démarche médicale dite éthique. Des travaux de dimension internationale (1-(
2-, les publications nationales à partir de réflexions pluridisciplinaires (
3-(
4-(
5- et l’organisation de formations dans le cadre de la formation médicale initiale et continue en témoignent.
Les enjeux sociopolitique et éthique d’aider et accompagner les médecins dans leur démarche médicale à partir de repères juridiques, déontologiques, philosophiques, théologiques, culturels, moraux est majeur.
Cette formation a pour objet principal d’offrir aux participants une méthode de recherche de repères pour une démarche médicale éthique afin de la construire selon leur propre personnalité et le contexte singulier du suivi d'un malade en fin de vie.
Faisant suite à un séminaire de premier niveau (tronc commun d’une réflexion éthique propre à la pratique médicale) réalisé annuellement depuis une vingtaine d'année auprès de plusieurs centaines de médecins français, cette formation contribue à la diffusion des connaissances et des repères éthiques nécessaires au médecin généraliste pour prendre en charge médicalement et accompagner un malade en fin de vie.
Objectif général
Donner et construire des repères pour une démarche médicale éthique dans le contexte singulier du suivi d'un malade en fin de vie.
Objectifs intermédiaires
Rappeler des éléments de définition de l’éthique médicale
Formuler une question éthique à partir d’une situation médicale de malade en fin de vie
Concevoir une méthode de recherche de repères pour mener une démarche médicale qui soit éthique
Construire cette démarche selon sa propre personnalité et le contexte singulier du suivi d'un malade en fin de vie.
Objectifs pédagogiques
- Proposer des éléments permettant de définir l’éthique médicale
- Critiquer ces éléments à travers le prisme de la pratique médicale avec un malade en fin de vie
- Faire émerger des questions éthiques à partir de situations vécues en pratique de soins avec des malades en fin de vie
- Argumenter le fondement éthique d'une décision médicale contextualisée, à partir de ces situations vécues
- Identifier dans une situation médicale de soins palliatifs des repères permettant d'élaborer une décision éthique
- Discuter de repères éthiques (bio-médicaux, juridiques, moraux, spirituels, philosophiques, culturels, sociologiques…) concernant les soins palliatifs et de fin de vie
- Décrire les étapes d’une démarche éthique permettant de prendre une décision médicale concernant un malade en fin de vie.
- Fonder une décision éthique sur un argumentaire et une méthode