RESUME / Avec environ 4 millions de personnes exposées, les Français comptent parmi les plus grands consommateurs d’hypnotiques en Europe, trois fois plus que les allemands et les anglais, et deux fois plus que les italiens. Leur remboursement représente un poste de dépenses élevé pour l’assurance maladie. Indiquée pour traiter les troubles sévères du sommeil à court terme, la prescription d'hypnotiques ne doit pas être banalisée, car, si elle facilite le sommeil, elle ne résout pas les causes de l’insomnie. De plus, les hypnotiques peuvent provoquer une dépendance et être responsables de nombreux effets délétères, tels que diminution de la vigilance induisant des troubles de la mémoire, des chutes (notamment chez la personne âgée), et des accidents de la circulation et du travail. Leur usage requiert le respect de règles précises : dose minimum utile, limitation dans le temps, information du patient sur la durée du traitement, ses modalités d’arrêt et ses effets indésirables, réévaluation programmée de la situation. Devant leur surconsommation et un mésusage important, un plan d’action concerté a été lancé afin de promouvoir une utilisation réduite de ces produits. Plusieurs outils permettant un bon usage du médicament, le repérage des situations à risque, l’alerte et la révision des pratiques ont été élaborés à destination des professionnels, ainsi que des informations diffusées aux usagers. Cette action de DPC répond donc à trois impératifs : - médical afin de respecter les recommandations de bonnes pratiques, - économique par les volumes financiers dépensés, - en terme de santé publique pour une prise en charge efficiente. OBJECTIFS / Objectif général : Développer une réflexion critique et constructive sur les pratiques en matière de prescriptions d’hypnotiques. Objectifs spécifiques : A l'issue de l’action, les participants seront capables de : 1- Sélectionner les données dans la littérature scientifique et professionnelle en rapport avec le thème de formation. 2- Evaluer « à chaud » les recommandations avant de les intégrer dans la pratique. 3- Appréhender l’impact médical et économique du mauvais usage des hypnotiques. 4- S’approprier les outils permettant le bon usage des hypnotiques (pertinence d’un traitement, son arrêt, et les difficultés du sevrage). 5- Exposer les méthodes de prise en charge non médicamenteuse des troubles du sommeil. METHODES PEDAGOGIQUES / Etape 1 non présentielle : Formation « en ligne », asynchrone, comprenant des apports notionnels et la lecture critique de la littérature (l’ODPC communique à chaque participant, par e-mail, dès la validation de son inscription, un « Guide méthodologique pour la lecture critique en médecine », ainsi que la (ou les) référence(s) bibliographique(s) définie(s) par l’expert. Les participants sont invités à s’approprier individuellement les documents reçus, puis à déterminer les points importants. Le principe de cette séquence est de fournir une mise à jour récente de l’état de la littérature médicale, et de développer l’esprit critique dans un environnement riche en informations provenant de différentes sources), et une analyse « à chaud » (grille complétée par voie électronique) qui permet aux participants d’effectuer, au décours immédiat de la revue bibliographique, leur propre évaluation des recommandations, afin de faire évoluer et améliorer leur pratique. Etape 2 présentielle : La pédagogie est interactive, fondée sur la participation des apprenants, et axée essentiellement sur la pratique. Elle procède par objectifs en partant des besoins de compétence attendue, pour retenir les connaissances nécessaires à partir de situations pratiques, apportées par les intervenants, avec synthèse et avis d’expert, pour évoluer vers l’intégration de savoir, de savoir-faire, ou de savoir être. Les méthodes sont actives, expérientielles (le participant est confronté à la réalité de ses pratiques et aux difficultés rencontrées afin qu’il recherche l’information nécessaire pour découvrir par lui-même les meilleures solutions à mettre en œuvre. Le participant, impliqué et actif, apprend à travers ses expériences et ses connaissances préalables), et affirmatives, expositives (l’expert apporte, au cours de ses exposés et présentations magistrales en séances plénières, des informations issues des données actuelles de la science, des recommandations des sociétés savantes et des publications traitant du thème de formation).