La réhabilitation psychosociale a développé dans la période post-asilaire des techniques thérapeutiques destinées à restaurer les fonctions perdues des personnes souffrant de troubles psychiatriques de longue durée. Cinquante ans après le début de la période post-asilaire, le vécu des patients a profondément changé. Une majorité d’entre eux n’a pas vécu de longues hospitalisations et certains n’ont jamais été hospitalisés malgré la présence d’un trouble psychotique. Leurs aspirations ne sont plus guidées par les professionnels et leur vie se déroule dans la communauté. Le modèle du rétablissement, développé d’abord par les usagers, répond à ces nouveaux besoins. L’angle est différent du modèle médical : pour guérir d’un trouble psychiatrique, peu importe la disparition des symptômes, ou même la récupération des compétences, s’ils ne s’accompagnent pas de la réalisation d’une vie accomplie dans la communauté. La réhabilitation s’ouvre vers la cité et sort de sa niche protégée. Tout en utilisant les techniques ayant fait leurs preuves pour les patients chroniques, elle devient communautaire, intervient plus précocément, renforce le pouvoir des personnes souffrant de troubles psychiatriques et collabore largement avec le réseau de proches et de professionnels. Après 20 ans, l’expérience de la réhabilitation psychosociale à Lausanne continue son développement en s’appuyant sur le modèle du rétablissement, sur les modèles traitements psychosociaux basés sur des preuves tels que le soutien individuel à l’emploi, ainsi que la recherche sur des traitements prometteurs tels que la remédiation cognitive, les traitements psychologiques des troubles psychotiques résistants ou le case management en période critique.