 Données démographiques et épidémiologiques La médecine du voyage est une discipline récente qui tire sa légitimité de l’importance que le voyage et donc les pathologies qui lui sont liées ont pris ces dernières décennies. Quelques données chiffrées montrent l’importance que revêt le voyage dans nos sociétés. L’Organisation Mondiale du Tourisme estime en effet qu’il y a actuellement près de 700 millions de voyages internationaux par an. En 1950 ces mouvements internationaux n’étaient que de 25 millions, en 2020 ils seront 1,5 milliard (croissance annuelle de 4,3%) ! Pour ce qui est de la France, par ailleurs le pays le plus visité au monde (75 millions d’entrées environ soit plus que sa propre population), 23 millions de nos concitoyens partent à l’étranger annuellement dont 4 millions dans des pays à risque (zones tropicales ou pays en développement). Ces voyages concernent bien évidemment le tourisme mais également les voyages d’affaires et les migrations, aussi bien dans le sens « sud-nord » que « nord-sud » (2 millions de français vivent à l’étranger dont beaucoup dans des pays « tropicaux »). Or 60 à 80 % de ces voyageurs auront un problème de santé quel qu’il soit : du plus bénin, comme la diarrhée du voyageur (« turista ») qui touchera près de la moitié de ceux allant en zone tropicale, au plus grave, la probabilité de décéder à l’occasion d’un séjour à l’étranger étant de 1/100 000. Si une partie importante de la médecine des voyages est la prévention, la prise en charge des problèmes de santé au retour fait bien évidemment également partie de ses missions qui sont cependant partagées avec d’autres spécialités (orthopédistes, diabétologues, cardiologues…), pour lesquelles le voyage en lui-même n’apporte pas beaucoup de spécificité. Les centres de conseils aux voyageurs voyant essentiellement les problèmes infectieux qui eux ont des spécificités épidémiologiques, diagnostiques et thérapeutiques, nous ne nous intéresserons ici que aux principales manifestations cliniques infectieuses de retour auxquelles les médecins généralistes peuvent se trouver confronter.  Recommandations actuelles En matière de médecine du voyage il existe plusieurs sources de recommandations nationale (DGS/Haut Conseil à la Santé, publié tous les ans en juin dans le BEH) et internationales (OMS, CDC,…) mais ces recommandations concernent principalement la prévention (

2-. En ce qui concerne le paludisme, pathologie infectieuse du retour par excellence, la conférence de consensus de 1999 a été mise à jour en 2007 pour intégrer les évolutions notamment au plan thérapeutique (

3-. Pour les autres maladies infectieuses d’importation, le cadre est beaucoup plus flou avec un nombre relativement élevé d’infections « orphelines » pour lesquelles les recommandations se limitent aux préconisations des sociétés savantes nationale ou internationales avec parfois utilisation des anti-infectieux hors AMM.  Place des Médecins Généralistes dans les pathologies du retour Cette place est importante du fait que beaucoup de voyageurs-patients vont consulter leur médecin traitant dés lors qu’un symptôme apparaît et que par ailleurs les centres spécialisés de médecine tropicale sont peu nombreux et donc pas facilement accessibles. Paradoxalement à cette position de première ligne, les généralistes sont peu formés à ce type de pathologies, du fait notamment d’une relative rareté par rapport aux recours du quotidien et également d’une formation initiale dans le cursus des études médicales très limitée. Pourtant certaines de ces pathologies du retour sont souvent assez faciles à évoquer dés lors que le lien avec un séjour notamment tropical est établi ce qui peut se faire par une simple question…pas toujours évidente à poser lorsque les problèmes apparaissent à distance du séjour. A l’inverse il y a des pièges qu’il faut apprendre à déjouer (la gastro-entérite fébrile de l’enfant qui cache un paludisme…) et des réflexes à acquérir notamment de recours à une hospitalisation d’urgence pour éviter des complications graves et potentiellement mortelles (1-.  Résultats attendus à l’issue de la formation Cette formation devrait permettre aux médecins généralistes de se familiariser avec des pathologies d’importation peu courantes au quotidien mais de prise en charge simple, d’acquérir les réflexes nécessaires pour reconnaître les situations où une intervention d’urgence est nécessaire et de mieux savoir discerner les cas où une prise en charge en milieu spécialisé est souhaitable. Ces différentes situations sont approfondies dans les objectifs « à l’issue de la formation les médecins généralistes seront capables de… » ci-dessous.