1. Anatomie zonale de la prostate. Bien connaitre l’anatomie zonale et son aspect en IRM représente l’outil le plus efficace pour localiser avec fiabilité les foyers tumoraux du cancer de la prostate. Les variations de signal physiologiques de la zone périphérique, l’aspect volontiers nodulaire de la zone de transition, notamment à la base de la prostate, et l’hyposignal trompeur de la zone centrale doivent être connues pour déjouer les pièges de l’interprétation d’une IRM de prostate. 2. Le PIRADS 2015. La détection des foyers tumoraux se fait par un score de présomption (PIRADS) de 1 à 5, en utilisant à la fois les données morphologiques de la séquence T2, mais aussi celles de l’IRM de diffusion sans laquelle la détection du cancer ne pourrait se faire. L’injection de contraste rend service dans des cas sélectionnés, en particulier quand la qualité de la diffusion est médiocre. La sensibilité du PIRADS pour détecter les cancers dits significatifs est élevée, au détriment d’une spécificité qui reste faible, car de nombreuses anomalies focales sont bénignes. 3. Biopsies de prostate ciblées par IRM. La confirmation diagnostique doit se faire par une biopsie ciblée dans la zone anormale. La biopsie peut être écho-guidée soit de façon cognitive superposant mentalement l’anomalie IRM sur l’image échographique au moment de la biopsie 3. La fusion cognitive peut être utilisée par un opérateur rompu à l’échographie et à l’IRM de la prostate. L’utilisation de logiciels de fusion est de plus en plus répandue, soit par superposition non déformable IRM-écho des contours prostatiques en temps réel, soit par un vrai recalage avec déformation des contours de la prostate. L’autre moyen est de réaliser une biopsie sous guidage IRM direct, technique très précise, utile pour les petites lésions situées dans la partie antérieure, donc profonde de la glande. 4. Comment améliorer la fiabilité du PIRADS ? L’IRM de diffusion améliore la valeur prédictive du PIRADS. La diffusion est capillaire (pseudo-diffusion) et tissulaire. Cette dernière peut être étudiée spécifiquement par une analyse bi-exponentielle de la courbe de diffusion. La diffusion tissulaire peut être étudiée en utilisant des gradients de diffusion (valeurs de b) très élevées pour détecter les anomies ayant la restriction de diffusion la plus élevée, c’est à dire les cancers , compte tenu de leur densité cellulaire élevée.