Données démographiques et épidémiologiques Près de 60000 personnes sont atteintes d’insuffisance terminale en France, parmi lesquelles 35000 sont traitées en dialyse et près de 25000 ont reçu un greffon rénal. L’incidence de l’insuffisance rénale terminale (IRCT) est de 120/106 habitants/an, le sex ratio est de 2 à 3 hommes pour 1 femme. L’augmentation de la prévalence de l’IRCT est étroitement liée au vieillissement de la population ; l’âge médian des patients à l’initiation du traitement de l’insuffisance rénale terminale est de 70,3 ans et 37 % des dialysés ont plus de 75 ans. Enfin, plus de deux millions d’individus sont concernés par la maladie rénale chronique, définie par un débit de filtration glomérulaire inférieur à 60 ml/min ; l’enjeu est de prévenir la progression de l’insuffisance rénale et de limiter son retentissement. Les causes cardiovasculaires représentent l’essentiel de la surmortalité très élevée des patients en insuffisance rénale terminale et traités en épuration extra-rénale. Les études récentes montrent cependant que l’IR modérée ou même débutante génère un risque cardiovasculaire indépendant élevé qui justifie une prise en charge rigoureuse. • En quoi les MG sont-ils concernés par le sujet ? Les circonstances de découverte de la maladie rénale chronique sont communes en pratique de médecine générale : découverte d’une hypertension artérielle, dépistage d’une protéinurie ou hématurie ou orienté par une histoire familiale ou le contexte d’une maladie dont le risque rénal est connu (diabète, maladie générale, prise de médicaments à risque néphrotoxique, histoire urologique…). L’étape diagnostique comporte une phase initiale d’analyse sémiologique qui permet très simplement d’orienter les hypothèses.