I. Données démographiques et épidémiologiques Les douleurs abdominales chroniques constituent un motif fréquent et récurrent de consultation en médecine générale. Elles peuvent prendre de multiples formes et accompagnent de nombreuses pathologies. Parmi elles, les pathologies fonctionnelles telles que la dyspepsie fonctionnelle et le syndrome de l’intestin irritable représentent les principales causes de douleurs abdominales chroniques. La prévalence européenne du syndrome de l’intestin irritable (SII) est estimée à 10% , et la prévalence de la dyspepsie en Europe a été estimée à 20,6% II. Pertinence de l’action a) Pour la pratique individuelle par rapport aux besoins et à la qualité du service rendu au patient : Le diagnostic de pathologie fonctionnelle du tube digestif est difficile ; il n’existe pas de marqueur biochimique ou d’examen paraclinique spécifique permettant de poser formellement le diagnostic En conséquence, les douleurs abdominales chroniques sont : - génératrices d’anxiété importante pour les patients en l’absence le plus souvent de diagnostic de certitude et de traitement efficace ; - génératrices de pression pour les médecins généralistes qui ne sont jamais certains de ne pas passer à côté d’une pathologie organique avant d’avoir effectué de nombreux examens complémentaires et qui n’ont pas de traitement spécifique à proposer en cas de pathologie fonctionnelle ; - génératrices de coûts de santé. b) Pour la pratique individuelle par rapport aux besoins des médecins concernés : La symptomatologie douloureuse pouvant stigmatiser des pathologies organiques graves (pathologie tumorale ou inflammatoire abdominale par exemple), le diagnostic de pathologie fonctionnelle type SII ou dyspepsie fonctionnelle repose sur l’exclusion des causes organiques. Cependant, cette approche de « diagnostic d’exclusion » conduit à la réalisation d’examen diagnostiques potentiellement invasifs, consommateurs de temps et d’argent. c) Pour l’utilisation optimale des ressources de santé : Le médecin doit donc trouver de façon pragmatique « le bon compromis » entre le risque de méconnaissance d’une affection organique évolutive par défaut d’exploration et la répétition inutile d’examens complémentaires chez des malades souvent très demandeurs. Sur le plan thérapeutique, il n’existe pas de traitement spécifique de ces pathologies fonctionnelles, et les approches thérapeutiques reposent essentiellement sur des traitements symptomatiques. d) Point Clés La plupart des cas représentent un processus fonctionnel. Les signes d'alarme sont en faveur d'un trouble organique et justifient des examens complémentaires. Les examens sont guidés par les données cliniques. La répétition d'examens après l'exclusion d'une cause organique est habituellement contre-productive Objectif N°1 Connaître les symptômes orientant vers les pathologies fonctionnelles (critères de Rome ) Objectif N°2 Orienter les hypothèses diagnostiques en fonction des symptômes, du contexte clinique et de l’interrogatoire. Objectif N°3 Prescrire les examens complémentaires à bon escient.