I- Données démographiques et épidémiologiques Les chutes sont la cause la plus fréquente de décès accidentel. En France, chaque année, près de 9000 décès par chute sont recensés, dont 88% surviennent chez des sujets âgés de plus de 65 ans. Nombre de chutes ne sont pas fatales, mais peuvent avoir des conséquences traumatiques. On estime à 50000 le nombre de fractures de l'extrémité supérieure du fémur par an, chez les sujets âgés de plus de 65 ans. Deux tiers des chutes hospitalisées ont une origine médicale, parmi lesquelles 38% sont liées à une affection neurologique, aigue ou chronique. La survenue d'une chute expose à une récidive. En France, 10 à 20% des chutes sont des chutes répétées (?2/an) (Maunoury et al., 200

8-. Celles-ci sont associées à un excès de morbi-mortalité lié aux conséquences traumatiques et à la dépendance qui en découlent, à l'origine d'un coût financier substantiel dû à leur prise en charge médico-sociale. L'évaluation de ce coût doit associer les coûts directs et indirects. Aux Etas Unis, les coûts de santé liés aux chutes répétées devraient tripler entre 1985 et 2020 I Le médecin généraliste doit être vigilant sur le dépistage les facteurs de risque des chutes à répétition : -Intrinsèques : âge avancée, sexe féminin mais aussi existence d'une faiblesse musculaire, des troubles de la marche et de l'équilibre, des troubles visuels, des troubles ostéoarticulaires, un état dépressif et des troubles cognitifs ayant un retentissement dans la vie quotidienne. -Extrinsèques : l'activité et les médicaments sont fréquemment associés au risque de chute. La digoxine et les antiarythmiques de classe I, les psychotropes, les opiacés. Le diagnostic des facteurs de risque individuels du risque de chute, les interventions visant à les corriger et un aménagement de l'environnement sont les seules mesures permettant de limiter les chutes et leurs conséquences Le médecin traitant a un rôle majeur dans le dépistage des sujets présentant un trouble de la marche et de l'équilibre exposant à un risque de chute, et dans l'identification des facteurs de risque extrinsèques. La prise en charge thérapeutique, à la phase aigüe a pour objectif de traiter les conséquences des chutes. Mais elle doit également avoir pour objectif de limiter le risque de survenue d'une chute et de ses conséquences, qu'il s'agisse de prévention primaire ou secondaire. La prise en charge du médecin traitant est centrale il la réalisera en collaboration avec l'ensemble des acteurs paramédicaux, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, orthoptistes, prothésistes, podologues, et sociaux Le médecin traitant réalisera également l'éducation sanitaire des sujets, de l'entourage et des aidants.